A la télé mais aussi dans le métro et les lieux publics, des voix off vous rappellent qu'il faut boire, ne pas s'exposer, vous donnent des numéros verts. Face à un thermomètre qui s'obstine dans les valeurs caniculaires, la capitale française fait dans la résistance. Le spectre de l'hécatombe de l'été 2003 (15.000 victimes) a poussé médias et services publics à multiplier, parfois jusqu'à l'excès, les conseils à la population. Il faut dire que Paris sous 36 ou 37 degrés, ce n'est pas facile à vivre. Premières cibles de ces consignes de vigilance, les enfants et les personnes âgées. A la télé mais aussi dans le métro et les lieux publics, des voix off vous rappellent qu'il faut boire, ne pas s'exposer, vous donnent des numéros verts, etc. Les Parisiens développent une panoplie de plans pour se rafraîchir. Les piscines existent dans tous les quartiers, surtout celles en plein air, sont bondées jusqu'à tard dans la soirée. Mais se rafraîchir ne suffit pas à ceux qui n'ont pu aller en vacances au bord de la mer. Ceux-là, adeptes du bronzage, sont la clientèle de Paris-Plage, l'initiative du maire de Paris, Bertrand Delanoë, dès le début de son mandat. L'idée a fait son chemin et Paris-Plage s'est imposée sur les quais de la Seine. Frimeurs et frimeuses ne sont plus les seuls à fréquenter les lieux qui procurent également aux familles un moment de détente sous le parasol et de fraîcheur grâce au dispositif «d'arrosage» des brumisateurs. Et puis, construire des châteaux de sable près de l'Hôtel de ville ou de la bibliothèque François-Mitterrand, ce n'est pas pour déplaire aux enfants. D'autres sites ont été détournés, si l'on peut dire, de leur vocation décorative d'origine pour contribuer à la lutte contre la chaleur. Dans les parcs et jardins publics, les jets d'eau, bassins et fontaines sont assaillis par des petits et des moins petits en maillots de bain. A la moindre pièce d'eau, les pieds quittent leurs tongs pour se rafraîchir. Dans les villes de l'intérieur, les rives des fleuves et rivières se sont transformées aussi en plage, bien que dans nombre de régions des plans d'eau ont été «fabriqués» depuis longtemps en détournant le cours du fleuve local. Cette étouffante chaleur ne fait pas que des mécontents. Les vendeurs de glace, de ventilateurs et climatiseurs mais aussi...d'éventails font de bonnes affaires. Scènes pittoresque que ces Parisiennes agitant frénétiquement leur éventail dans le métro! Pourtant, Paris, plus à l'aise dans les frimas de l'hiver que dans la chaleur torride de l'été, se défend assez bien et offre à ses visiteurs comme à ses résidents tous les moyens pour se protéger et trouver, malgré tout, la possibilité de se distraire et de se rafraîchir.