Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné fermement l'assassinat, par une unité spéciale de l'armée israélienne, de cinq membres de la résistance palestinienne du Jihad islamique dans le camp de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. « Nous condamnons fermement ce crime et la partie israélienne sera responsable de toutes les conséquences », a affirmé M. Abbas. Le dirigeant palestinien a également accusé Israël de détruire les perspectives de paix après ces assassinats, indiquant que la politique des Israéliens détruit le processus de paix et le cessez-le-feu. De son côté, la branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al Qods, a prévu une « riposte rapide et importante » à l'intérieur d'Israël. La police palestinienne s'est déployée jeudi dernier dans le nord de la Cisjordanie afin d'assurer la sécurité autour de quatre colonies évacuées dans le cadre du plan de désengagement israélien, ont indiqué des responsables palestiniens. Mobilisés sur ordre de l'Autorité palestinienne, environ 700 membres des forces de sécurité se sont dirigés vers la région de Jénine, où ils doivent se positionner dans les environs des colonies évacuées de Homesh, Sanour, Ganim et Kadim. « Ces forces assureront la sécurité autour des colonies. Elles empêcheront quiconque d'y entrer », a déclaré Diab Al Ali, un haut responsable sécuritaire à Jénine. Selon lui, le déploiement s'effectue en coordination avec les Israéliens. Le déploiement s'effectuera une fois que l'armée israélienne aura achevé la démolition des maisons dans les colonies évacuées. Dans ce cadre, des responsables de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) ont relevé que l'occupation israélienne a dévasté l'économie palestinienne qui doit faire face aujourd'hui à de nombreux défis pour son redressement, dans la foulée du retrait israélien de la bande de Ghaza. Raja Khalidi et Mohamed Alkafile, auteurs du rapport annuel sur l'économie palestinienne, ont indiqué, dans une conférence de presse tenue jeudi dernier à Genève, que le déclin économique en Palestine sous l'occupation israélienne suivi de répression et de blocus ont aggravé la pauvreté et déstructuré le tissu de production et accru la dépendance par rapport à Israël. La construction du mur de séparation et la consolidation des colonies sur le territoire palestinien vont contribuer à réduire davantage la capacité de production de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza, et tout particulièrement la capacité de l'agriculture à répondre aux besoins en nourriture de la population locale. Ces experts ont fait savoir qu'à la mi-2004, les terres agricoles détruites ou confisquées représentaient 15 % des surfaces cultivées de la Palestine. Le PIB dans les territoires occupés a accusé une baisse de 1 % en 2004, baisse qui l'a ramené à un niveau inférieur de 15 % à celui de 1999. De même, entre 1999 et 2004, le produit national brut (PNB) réel par habitant a baissé de 33 %, tandis que le chômage est resté élevé avec un tiers de la population active sans emploi. Quelque 61 % de Palestiniens vivaient en dessous du seuil de la pauvreté du fait de l'occupation israélienne. Javier Solana, haut représentant chargé de la politique extérieure et de la sécurité commune de l'Union européenne, effectuera du 28 au 30 août un périple au Proche-Orient destiné à préparer la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE les 1er et 2 septembre en Grande-Bretagne. Solana se rendra successivement en Israël, dans les territoires occupés palestiniens et au Liban. Le haut représentant s'entretiendra avec le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, du retrait israélien de la bande de Ghaza et des perspectives du processus de paix au Proche-Orient. Un communiqué des services du haut représentant précise que M. Solana soulignera que l'UE « demeure engagée » dans la recherche d'une solution au conflit et à apporter « tout ce qui est en son pouvoir, si les deux parties lui en font la demande ». L'UE, rappelle-t-on, est favorable à la relance de la feuille de route adoptée par le quartette, et estime qu'un Etat palestinien, qui en est la finalité, doit être « viable et territorialement continu ». L'UE estime, selon les déclarations publiques de ses hauts responsables, que le retrait de Ghaza est en soi très positif mais il ne constitue « pas une fin en soi ». Aussi, l'UE exhorte-t-elle le gouvernement israélien, avec lequel les relations s'améliorent après une période de méfiance israélienne, à poursuivre le retrait des territoires occupés en Cisjordanie sur la base des frontières de 1967. En outre, l'Union européenne réitère régulièrement qu'elle ne reconnaîtra pas les résultats d'éventuelles mesures unilatérales israéliennes susceptibles de changer les frontières hors négociations de paix avec l'Autorité palestinienne. Au Liban, M.Solana s'entretiendra avec le nouveau chef du gouvernement, Fouad Siniora, particulièrement des progrès enregistrés dans la mise en œuvre des résolutions 1559 et 1598 du Conseil de sécurité. Il réitérera également, selon la même source, le soutien de l'UE relatif aux réformes politiques et économiques au Liban. Cette visite interviendra alors que Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, a nommé jeudi un Italien, Filippo Grandi, au poste de commissaire général adjoint de l'Agence de l'Onu pour le secours des réfugiés palestiniens au Proche-Orient (UNRWA).