C'est en présence du wali de Tipaza, de certains directeurs de l'exécutif, de députés, sénateurs et élus locaux de partis de l'Alliance présidentielle, de responsables de l'UGTA et de représentants du mouvement associatif que le chef du gouvernement et secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a animé, hier en début d'après-midi à la salle omnisports de Tipaza, un meeting d'une durée de 55 minutes. L'orateur, qui venait de la wilaya de Blida, s'est étalé sur plusieurs chapitres devant une assistance peu nombreuse, mais bruyante. « La réconciliation nationale est un projet qui unit le peuple algérien définitivement afin de permettre au pays d'assurer un rythme de développement dans la paix », dit-il. Il a rappelé à l'assistance que la wilaya de Tipaza est devenue une destination privilégiée pour les estivants en raison de la sécurité qui règne dans ce territoire. « Rappelez-vous de la promesse faite par le Président Bouteflika avant son élection en 1999. Il est arrivé depuis à mettre fin à la fitna. Aujourd'hui, cette paix qui règne n'est en fait que le fruit de la politique de la concorde civile. » Ahmed Ouyahia enchaîne son intervention sur les différentes étapes cruciales traversées par l'Algérie, avant et après l'indépendance, les souffrances vécues par le peuple algérien, de surcroît durant la décennie 1990 qui avait été marquée par les actes de terrorisme, de violence et par l'anarchie. Si certaines wilayas du pays n'enregistrent plus d'actes de terrorisme depuis les quatre dernières années, celle de Tipaza, malheureusement, selon le chef du gouvernement, continue à faire face à des actions sporadiques des hordes criminelles. Il a rendu hommage aux forces de sécurité et aux patriotes. « Le 29 septembre 2005 est une date historique pour notre pays. Le bulletin bleu du oui devra l'emporter à plus de 85%. Le projet de réconciliation nationale n'a pas trouvé de grands ennemis, hormis certaines voix qui s'élèvent et veulent faire des faux barrages pour tenter de faire échouer ce projet. N'oubliez pas l'OAS, c'est grâce à la volonté du peuple qui s'est exprimé en défiant les menaces et les intimidations que le résultat du référendum pour l'indépendance était sans appel », ajoute-t-il. Le secrétaire général du RND est allé loin dans sa critique pour comparer certains responsables de formations politiques à des ours qui se réveillent uniquement à la veille de chaque échéance électorale. Pour Ahmed Ouyahia, il n'est plus question pour l'Algérie de revenir à cette période de l'anarchie où des jeunes victimes de la manipulation scandaient dans les rues : « Allayha nahia, allayha namout ». L'orateur affirme que l'Etat assume ses responsabilités envers les familles des victimes du terrorisme et celles des disparus, en reconnaissant qu'il est difficile de cicatriser les traumatismes vécus. Le 29 septembre 2005 n'est pas une fin en soi, avec l'éradication du terrorisme, mais ouvre la voie au pays à s'occuper de cette bombe à retardement et à lutter contre le crime organisé. « Nous allons nous occuper de la corruption, de la drogue, des bandits, de la contrebande et de tous ces maux sociaux nés à partir de la précarité sociale », déclare-t-il. « Durant cette décennie de violence et d'anarchie, beaucoup de choses ont été dissimulées. » Il a annoncé que la wilaya de Tipaza a bénéficié pour le programme quinquennal 2005-2009 d'une enveloppe financière de 41 milliards de dinars, d'un programme de 19 000 logements, de la construction de 24 infrastructures scolaires, de la réalisation de 30 cantines scolaires, d'un hôpital au niveau du chef-lieu de wilaya et d'autres projets. « Notre ennemi, c'est le chômage. L'Algérie bénéficie de ressources, mais demeure un immense chantier. » Le chef du gouvernement a mis en garde l'assistance contre l'excès de confiance. Il a exhorté chaque citoyen, qu'il soit taximan, chauffeur de minibus, enseignant, chômeur, coiffeur ou employé de hammam, à sensibiliser son environnement pour aller voter en masse le 29 septembre 2005. « Alors, êtes-vous prêts pour cette date ? », a demandé Ahmed Ouyahia à l'assistance. Les youyous ont jailli et les applaudissements ont retenti à partir d'une assistance restée debout.