Pour une population de 3708 habitants, répartis sur 32 villages, la commune de Zekri dispose uniquement de 3 écoles primaires. Elles ont été construites dans les hameaux de Tabouda, Talbane et Tabaârourt où habitent respectivement 849, 637 et 903 âmes. Les élèves des 29 villages restant sont ainsi contraints à se déplacer sur plusieurs kilomètres pour rejoindre ces écoles. L'insuffisance du ramassage scolaire, assuré partiellement et uniquement pour les villages situés sur l'axe routier reliant Zekri à la RN 12, fait que la plupart des écoliers (des enfants âgés entre 6 et 10 ans) se déplacent à pied. Les deux camions aménagés et le minibus dont dispose l'APC répondent difficilement aux besoins d'une région, située au milieu de la forêt. C'est durant l'hiver que les problèmes causés par l'éloignement des lieux d'étude se font sentir. Le froid glacial, la neige et les fortes pluies perturbent tout au long de cette saison le bon déroulement de la scolarité. Autant de raisons pour décourager des enfants dont la plupart quittent les bancs de l'école très tôt pour se retrouver souvent au chômage. Ce sont les filles qui paient les conséquences de l'absence d'une réelle prise en charge des écoliers de la région. L'inexistence d'un centre de formation professionnelle pour apprendre les métiers de l'informatique, de la comptabilité, de la couture et des autres domaines, les oblige à rester à la maison. Celles qui ont la chance d'avoir de la famille en dehors de Zekri ne ratent aucune occasion pour aller découvrir de nouveaux horizons. Au niveau du CEM Chaïb Ahmed, situé au chef-lieu communal, le constat n'est pas reluisant. Après avoir été incendié par les terroristes durant l'année 1994, 4 classes s'effondrent sous le poids de la neige de l'hiver dernier. De l'argent a été dégagé pour réparer les dégâts occasionnés. Selon l'administrateur communal, l'établissement a bénéficié de la construction de nouvelles classes même si le manque d'infrastructures ne pose pas réellement problème. Les parents d'élèves se plaignent plutôt de l'instabilité du corps enseignant affecté au CEM. « Notre CEM est devenu un centre de formation pour les nouveaux enseignants qui le fuient dès qu'ils obtiennent leur décision de titularisation », dénonce un parent d'élève. Cela influe négativement sur les résultats de fin d'année des collégiens. Ces derniers, une fois admis au lycée, feront face à d'autres difficultés. Pour poursuivre leurs études secondaires, ces adolescents doivent se rendre à Yakouren ou à Azzazga. Certains sont scolarisés au régime d'internat auquel ils s'adaptent difficilement. Les autres font la navette, dépensant tous les jours 140 DA en frais de transport. Une charge financière que les parents n'arrivent pas à honorer. Toutes ces carences plaident pour des résultats scolaires catastrophiques qui inscrivent la commune de Zekri parmi les régions qui nécessitent plus d'attention de la part des pouvoirs publics, à leur tête les responsables de l'éducation nationale.