La vie d'Henry Dunant, le fondateur de la Croix-Rouge, est encore mal connue. Au premier abord, elle passe par différents pays, entre autres, par l'Algérie. Du rouge sur la croix, dont le tournage débute ces jours-ci, est une adaptation libre, inspirée de faits réels, et qui se propose de mettre en scène le combat mené par le fondateur de l'organisation humanitaire. Philanthrope suisse, Dunant, né le 8 mai 1828 à Genève, voue son temps aux pauvres et aux infirmes. Fondateur de la Réunion du jeudi, dont le but est le partage d'un idéal de foi entre jeunes, puis de l'Union de Genève qui devient l'Union chrétienne de jeunes gens (UCJG) en 1852, le jeune Henry fait déjà preuve d'une rare conviction dans l'action charitable. Il recrute des adhérents, organise des conférences, ouvre un club de lecture et ne tarde pas à étendre son réseau de contacts dans toute l'Europe. Devenu commis, il entre en 1853 au service de la Compagnie genevoise des colonies suisses de Sétif en Algérie où il fait ses premières armes. Ses initiatives - construction de villages, paiement des ouvriers...- illustrent à nouveau son engagement et sa créativité. Conquis par l'Algérie et la Tunisie que ses voyages lui font découvrir, Henry Dunant acquiert en concession dans la province de Constantine une terre qu'il met en valeur dès 1858 en construisant des moulins à blé, en irriguant les terres et en les cultivant. Cependant la Société des moulins du Mont Djemila sera quelque peu mise en péril par l'Administration française qui tarde à lui octroyer l'autorisation d'exploiter la chute d'eau nécessaire au bon fonctionnement des moulins. Ce qui le décide d'obtenir une audience auprès de l'empereur des Français, Napoléon III qui conduit, avec son allié le roi de Piémont-Sardaigne Victor-Emmanuel II, ses troupes contre l'Autriche. La bataille de Solférino a lieu le 24 juin 1859. Blessés et mourants sont abandonnés sur le champ de bataille, sans eau, entassés dans la boue, à peine soignés par des services sanitaires complètement dépassés. Devant cette mêlée sanglante, Henry Dunant oublie ses soucis algériens. Achetant du linge, des pansements, de la nourriture et des cigares, il lave les plaies, recueille les dernières paroles des mourants et ose persuader le quartier général de Napoléon III de libérer les médecins autrichiens afin qu'ils soignent leurs coreligionnaires. Ces quelques jours passés à Castiglione au service des autres auront suffi à bouleverser la vie de Henry Dunant. Pour exorciser l'horreur et l'intense émotion, il se met à l'écriture. Un souvenir de Solferino, qui paraît en octobre 1862, livre trois propositions : constituer en temps de paix des sociétés de secours, dont le but serait de porter secours aux blessés en temps de guerre ; recruter et former des infirmiers et infirmières volontaires qui seraient reconnus par les armées ; et enfin formuler « principe international, conventionnel et sacré » dans un texte officiel signé et respecté par les gouvernements d'Europe. Résonnant comme un véritable cri d'indignation, ce livre trouve un écho partout, dans les cours européennes, dans les ministères et les rédactions. Cependant seul un homme saura véritablement entendre l'appel de Dunant, c'est Gustave Moynier, président de la Société genevoise d'utilité publique. Grâce à son soutien, le Comité international et permanent de secours aux militaires blessés en temps de guerre, composé du Général Dufour comme président et de Henry Dunant comme secrétaire, voit le jour en février 1863. Ce comité deviendra en 1875 le fameux Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Une fois les premiers principes élaborés, il s'agit pour le comité d'inciter les véritables acteurs à les adopter. Ainsi Henry Dunant entreprend-il, grâce à un travail acharné, de convoquer les représentants des gouvernements européens à une conférence diplomatique. Le 22 août 1864 est signée à la salle de l'Alabama à l'Hôtel-de-Ville la première Convention de Genève qui entérine, notamment, la neutralité des équipes soignantes et le signe distinctif garantissant sécurité et efficacité aux secours. Véritable étape dans l'histoire de l'humanité, cette signature place Henry Dunant à l'apogée du succès. Coécrit par Claude Michel Rome et Dominique Othenin-Girard, qui en seront les réalisateurs, Du Rouge sur la croix bénéficie d'un casting international : Thomas Jouannet, dans le rôle de Dunant, sera entouré d'Emilie Dequenne, Jean-François Balmer, Fritz Karl, Serge Faick, Michel Galabru et Tom Novembre dans le rôle de Napoléon III. Le tournage aura lieu en Autriche, en Suisse et en Algérie. Sétif accueillera le plateau de tournage les 8 et 9 octobre prochain pour les premières scènes du film, alors qu'il voulait venir améliorer les conditions de vie de la population locale. Du Rouge sur la croix est une coproduction internationale entre Dune/France 2 (France), Bohemian Films/Télévision Romande (Suisse), Pale Blue Productions (Autriche) et l'ENTV (Algérie). Ce projet est soutenu par l'Union européenne de Radio-Télévision, UER (Suisse) et de 19 autres radiodiffuseurs de service public d'Europe et d'autres régions qui ont pré-acheté le film.