La région fait toujours parler d'elle, souvent avec violence. La surexploitation anarchique de la nappe par l'emploi, à son maximum, de la filière Kurde Syrienne à l'aide de sondes dites "Degaga" a fait beaucoup de dégâts. Un mois après les émeutes de Takhmaret, 100 Km à l'extrême ouest du chef lieu de la wilaya de Tiaret, qui avaient amené les jeunes manifestants à incendier le siège de l'APC et le saccage de quelques édifices publics, la grogne reste toujours sourde et les rancoeurs toujours aussi tenaces à l'endroit d'une caste que piloterait le maire, en dépit des mises en garde et la visite du wali dans la région pour tenter d'apaiser les esprits. Troubles qu'on impute, entre autres, à l'absence d'eau potable dans le populeux quartier Tazeka, le cadre de vie, la mégalomanie du maire et une absence de perspectives dans une région pourtant prometteuse, de par ses immenses terres fertiles. Pour rappel, ces troubles qui n'ont pas révélé tout leur secrets en dépit de la rencontre wali- population, tenue mercredi dernier, avaient valu l'incarcération de jeunes suspects, après leur jugement au niveau du tribunal de Frenda. De retour sur les lieux, nous avons pu, en effet, constater la même verve caractérisant jeunes et vieux qui tentaient d'approcher les responsables de la wilaya, sous l'œil réprobateur du maire et les réprimandes des gendarmes. La région fait toujours parler d'elle, souvent avec violence et pour cause, c'est un député FNA, M. Boutemra Abdelkader qui semble attacher de l'importance à ce que d'aucuns qualifient de "Maffia de Takhmaret", à un moment où trois autres de ses pairs dont le président de la commission agriculture à l'APN, le vice-président du groupe RND et un élu du FLN gardent un silence inquiétant. Fonçage illicite M Boutemra, qui avait, le 8 mai dernier, alerté le wali concernant le fonçage de puits illicites pour lequel le P/APC, lui-même, reste impliqué car possédant sa propre sonde "degaga", établie au nom de son épouse, raconte dans sa correspondance que « les gendarmes de la localité, au courant de ce grave mépris à l'endroit d'un bien de la collectivité, n'ont pas voulu le suivre, le 7 mai dernier à onze heures du soir ». Pire, dira t-il, « On avait saisi le fellah incriminé pour qu'il fasse disparaître sa sonde pour me pousser à sortir sur place, en compagnie d'un élu de l'APC et d'un membre de la société civile, sans protection aucune. » M. Boutemra enchaînera : « nous avons pu découvrir, à deux heures du matin, cette machine en train de forer, au mépris des décisions d'interdiction émanant du wali » et de conclure par une connivence entre ces gens, le maire et certains gendarmes. Un grave précédent pour lequel il a exhorté le premier responsable de la Wilaya à y mettre fin. Les rapports entre le maire et les citoyens, à fortiori avec les représentants de la société civile, restent empreints de méfiance, diront certains dont ceux qui se disent victimes directes des agissements du maire. Un maire pour lequel il est reproché l'appropriation de la zone d'activité de 3000 mètres carrés à "Degdag" pour y installer son verger, fonçage d'un puits (encore un autre). Un autre est accusé d'avoir dévoyé un terrain de sa nature juridique pour le transformer en huilerie avec installation de bacs ayant gravement détérioré les réseaux d'assainissement. Des faits pour lesquels avait été demandé une commission d'enquête dont on ne saura pas les conclusions mais qui semble ne pas assouvir les espoirs des protestataires. La surexploitation anarchique de la nappe par l'emploi, à son maximum, de la filière Kurde Syrienne à l'aide de sondes dites "Degaga" a fait beaucoup de dégâts. Même le wali, avec ses insinuations et ses boutades, semble convaincu de la justesse du combat mais, dira t-il à l'endroit de quelques vieux, venus à sa rencontre, « pourquoi brûler le siège de l'APC ? Est-ce raisonnable ? » Un élu de l'APC, président de la commission agriculture, ne voyant rien venir a préféré démissionner.