L'incendie qui a ravagé une partie des zones boisées de la forêt de Kef Lakhal a pu être finalement maîtrisé après 30 heures et 44 minutes d'intenses efforts déployés par les hommes du feu de Constantine et ce, depuis le premier départ de feu signalé samedi dernier à 13h45. Le bilan fourni par les services compétents indique que 5 ha de liège, 135 ha de diss et 5 ha de pins ont été entièrement détruits par les flammes. Un pyromane serait directement à l'origine de ce sinistre, selon le directeur de la Protection civile, qui a précisé, en outre, que ce dernier a allumé quatre foyers en différents endroits de cette forêt qui se trouve sur les hauteurs de la ville et en amont du magnifique parc forestier de Djebel Ouahch. D'après cette même source d'informations, les éléments de la gendarmerie ont organisé une traque pour appréhender le pyromane qui leur a malheureusement échappé en raison de sa connaissance parfaite de la région. Vêtu d'une kachabia et d'une corpulence hors du commun, le suspect serait l'un des charbonniers dont les agissements portent, faute des précautions d'usage, un très grand préjudice à la préservation de cette forêt, appréciée pour la grande diversité de sa faune et de sa flore. Par mesure de précaution, les éléments de la Protection civile sont restés sur place une bonne partie de la nuit de dimanche, de crainte que d'éventuelles braises ne soient attisées par les rafales de vent qui soufflaient sporadiquement. En dehors des menaces représentées par les activités clandestines des charbonniers, le directeur de la Protection civile de la wilaya de Constantine n'a pas caché sa préoccupation quant aux départs de feu également occasionnés par d'autres « prédateurs », les chercheurs de miel qui se font un bon pactole dans leur quête de ce nectar qu'ils récupèrent dans les habitacles naturels aménagés par les colonies d'abeilles directement dans les cavités des troncs d'arbre qui se prêtent à cet exercice qui procure, nous a-t-on affirmé, un miel de premier choix. Mais à quel prix, quand on sait que l'enfumage indispensable pour récolter le miel déclenche des départs de feu qui ravagent chaque année des dizaines d'hectares de forêt.