Depuis l'ouverture du premier tronçon dédoublé de la RN 2, entre le chef-lieu de wilaya et El Maleh, ou plutôt depuis celle de l'évitement de cette ville, à l'occasion de la saison estivale, il n'est dans les conversations des Témouchentois que le dernier accident, survenu au niveau de l'un des trois ronds points de ce tronçons. En effet, à cet endroit, les accidents se comptent par dizaines dont l'un a été mortel et les autres entraînant des dommages corporels et la casse de dizaines de voitures. Même les élus de l'APW, au cours d'une de leur session, s'en sont émus sans pouvoir faire admettre aux responsables de la direction des travaux publics la nécessité d'infléchir les arrondis pour rendre l'accès moins abrupt. Le paradoxe, selon d'aucuns, réside dans la fait qu'à l'instar du dédoublement, ces ronds points, de la façon dont ils ont été aménagés, sont censés éviter tout accident, ce qui soulève la question de savoir qui, de la vox populi ou des responsables de la DTP, a tord. A cet égard, si l'on écoute ces derniers, les accidentés n'auraient qu'à s'en prendre à eux-mêmes puisque des panneaux indicateurs existent, en nombre, pour signaler et le danger et l'obligation de réduire la vitesse. A la limite, si l'on suit ce raisonnement, les automobilistes, victimes d'accidents, sont des chauffards puisqu'ils n'obéissent pas aux règles du code la route. Si l'argument est imparable, la DTP semble, en le formulant, perdre de vue qu'il est pour le moins étrange qu'une aussi belle réalisation que le dédoublement de la RN2 se transforme en sujet de mécontentement, plutôt qu'en facteur de satisfaction. « C'est tout de même aberrant que l'administration ne veuille rien entendre ? C'est à la limite de l'autisme ! » est la remarque qui revient le plus souvent. « Alors qu'en sera-t-il lorsque l'évitement de Hassi El Ghella sera, tout prochainement, ouvert avec trois autres ronds points ? » s'interroge-t-on effaré. A cela, du côté de la DTP, on s'entend répondre s'il y a lieu d'accorder une prime aux chauffards et se plier aux mauvaises habitudes de conduites. Cependant, lorsqu'on consulte des personnes plus au fait des questions du code de la route et de la circulation, elles signalent que d l'emplacement des ronds points en ville où la vitesse est déjà réduite tant par la circulation que par l'environnement, est pertinent. « Des ronds points aussi raides ne s'expliquent pas en rase campagne sur une route censée être une voie rapide. On n'en voit nulle part ailleurs. Ce sont, en fait, des dos d'âne d'un autre genre. » Mieux, l'on explique que dans les configurations mentales de l'automobiliste, du fait de l'expérience routière acquise, le conducteur ne « voit » pas les panneaux en bord de route. « Ils constituent des aberrations qu'il n'enregistre pas et qu'il ne peut enregistrer, d'autant que chez nous, l'usage qui est fait des panneaux de signalisation dans l'univers urbain frise l'irresponsabilité ». Et la remarque de revenir encore une fois : « Pourquoi un tel entêtement dans l'erreur ? Il faut vraiment avoir un ego bien trop envahissant pour ne pas avoir la sagesse de la reconnaître, humblement ».