Pendant trois jour, du 11 au 13 septembre, il ne sera question que du livre amazigh, de son édition et de sa mise en vente. Cette manifestation culturelle, la deuxième du genre dans la wilaya de Bouira intitulée Le Salon du livre et du multimédia amazighs, est initiée par le Haut-Commissariat à l'amazighité, en collaboration avec le ministère de la Culture et la Bibliothèque nationale. Elle verra la participation de plusieurs éditeurs, libraires, écrivains et poètes. Des expositions, des conférences, des tables rondes et des caravanes de bibliobus et cinébus marqueront pendant ces trois jours ce deuxième rendez-vous avec le livre et le mutlimédia amazighs. Les objectifs fixés à ce 2e Salon du livre et du multimédia par le HCA s'articulent naturellement autour de deux ambitions. La première est d'assurer la promotion de la langue et de la culture amazighes dans leur dimension linguistique, historique et artistique. La seconde est de donner à ce Salon, qui a élu domicile à Bouira, une envergure maghrébine et pourquoi pas internationale. C'est la gageure à laquelle s'attellent dès à présent le HCA, le ministère de la Culture et la Bibliothèque nationale dans leur politique promotionnelle à l'égard de la plus ancienne langue de notre peuple. Ce 2e Salon se distinguera surtout du précédent par l'exposition de 67 nouveaux titres et les 2 bibliobus qui porteront leurs produits en tamazight aux quatre coins de la wilaya, afin d'en faciliter la vente. Une conférence-débat ayant été animée hier à l'hémicycle de la wilaya par le responsable du HCA, M. Assad, et le directeur de la Bibliothèque nationale, M. Zaoui, beaucoup de questions ont été posées quant aux conditions dans lesquelles se développe la production littéraire en Algérie et la politique mise en place pour favoriser le développement de cette production et sa vente sur le marché, laquelle demeure en définitive tributaire de la demande. Cela revient à poser le problème de l'inculture qui cause la faillite d'un système éducatif déficient et des structures éducatives tout aussi inopérantes. Au lendemain de l'indépendance, il y avait 560 bibliothèques nationales. Leur nombre, selon le directeur de la BNA, a été ramené dramatiquement à 20 en 1980. Aujourd'hui, les efforts consentis par l'Etat tentent de créer dans chaque commune une bibliothèque. Des annexes de bibliothèque sont créées à El Tarf, Tindouf, Béchar, selon le conférencier. En outre, le ministère de l'Intérieur, en collaboration avec le ministère de l'Education, œuvre, selon notre orateur, à la création d'une bibliothèque dans chaque lycée. De quoi faire penser que pour le livre, tout n'est pas perdu.