Vulgarisation Bouira organise des journées du livre et du multimédia amazighs pour valoriser le travail des concepteurs. InfoSoir : Quel est l?objectif de ce rendez-vous du livre et du multimédia amazigh ? Assad Si El-Hachemi : L?objectif essentiel de la rencontre nationale du livre et du multimédia amazigh, qui se tiendra les 27, 28 et 29 avril à Bouira, est de faire connaître justement la production de ce qui est édité en tamazight. Il y a des expériences, des initiatives, et à travers ce rendez-vous, nous essayons de donner aux auteurs l?opportunité de faire découvrir au public leur production et de faire connaître, par conséquent, les difficultés du domaine de l?édition. L?objectif de ces journées consiste à encourager la production en tamazight. Et encore? Il y a aussi cette volonté de lancer un débat autour des projets d?édition parce qu?on a au niveau du Haut-Commissariat à l?amazighité un stock de documents qu?on veut éditer et, par la même occasion, impliquer notre partenaire, à savoir le ministère de la Communication et de la Culture. Il y a, à cet effet, un travail qui est en train de se faire pour prendre en charge, par le biais du Fonds des arts et des lettres du ministère, un ensemble de manuscrits qui seront édités en tamazight. Est-ce la première fois que vous organisez pareille rencontre ? C?est la première rencontre, donc c?est la première édition. Nous voulons structurer cette manifestation, la permaniser. Elle se déroule à Bouira parce qu?il y a une demande sociale, il y a aussi une demande d?associations culturelles qui veulent accueillir une activité du Haut-Commissariat à l?amazighité. Cette rencontre s?inscrit dans le plan de charge du hca. Nous avons commencé l?année avec un mois de l?amazighité à Paris, nous avons organisé des journées d?étude sur le braille en tamazight à Tizi Ouzou, et une rencontre internationale des enseignants de tamazight à Zéralda, et nous sommes à notre quatrième rendez-vous dans notre plan de charge. Y a-t-il une édition du livre amazigh ? Il y a des expériences, l?édition du livre en tamazight existe. Donc, à l?occasion de ce rendez-vous, nous avons invité des maisons d?édition qui s?investissent dans le créneau. Nous avons des répondants, comme les éditions el-Amel (Tizi Ouzou), Baghdadi (Alger), les Trois Pommes (Oran)? Il y a des maisons d?édition qui commencent à donner de l?importance au support livre et multimédia amazigh. L?édition amazighe existe avec ses difficultés, parce que c?est à l?Etat de la prendre en charge. Existe-t-il un marché du livre amazigh ? A l?occasion de ce programme aussi, nous voulons ouvrir une brèche, mettre en place un marché du livre amazigh. Les expériences, annoncées ici et là, précisent les contours d?un marché du livre. Et à l?occasion de ce rendez-vous de Bouira, nous allons consacrer un marché du livre, c?est-à-dire toutes les maisons d?édition ? qui ont des produits réalisés en tamazight ? ainsi que les auteurs vont se consacrer pour tenir un marché du livre, et parallèlement il va y avoir des ventes-dédicaces. Et le lectorat amazigh ? Justement le problème du lectorat se pose aussi bien pour l?arabe, le français que pour tamazight. Cela dénote de la réalité culturelle et du champ de l?édition en Algérie. S?il n?y a pas de lectorat, c?est parce que le livre est cher, il n?est pas à la portée de tout le monde. Pour tamazight, il y a un travail de vulgarisation qu?il faut faire. Le lectorat amazigh existe, un travail qui a été fait montre que ce lectorat existe depuis plus de cinquante ans. Il y a une production littéraire. Il y a une demande. Et concernant la traduction ? Il y a un travail de fond qui doit se faire, et on a pris en charge ce domaine, à l?instar d?autres institutions. En ce qui nous concerne, au niveau du Haut-Commissariat à l?amazighité, nous avons lancé des expériences de traduction, du français ou de l?arabe vers tamazight, dans toutes ses variantes. Vous touchez également au multimédia. On touche le multimédia parce que ça va de pair. Le multimédia est un support qui véhicule la technologie. Parce qu?il y a une demande aussi. Il y a moult expériences. Pendant ces journées de Bouira, nous allons valoriser le travail des concepteurs. Il y a une production multimédia en tamazight. Quelles sont les difficultés que peut rencontrer l?édition du livre amazigh ? La première difficulté, c?est le fonds. Il n?y a pas un fonds public pour répondre justement à cette demande. Le livre et le multimédia souffrent d?un manque de moyens et de sensibilisation. Il faut vulgariser ces deux supports en direction de toutes les régions du pays. Il faut mener un travail de proximité en vue de réhabiliter l?amazighité en Algérie. C?est-à-dire intéresser le lectorat, les non-amazighophones et initier ces derniers à la langue et à la culture amazighes. Quels sont les autres projets du HCA ? Toutes les activités du hca sont définies dans le temps et l?espace. A chaque fois, nous traitons un thème précis, donc une problématique précise au niveau d?une localité du territoire national. Prochainement, nous allons organiser les journées du film amazigh à Annaba. (*) Directeur de la promotion culturelle au sein du Haut- Commissariat à l?amazighité.