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Le retrait israélien de Ghaza
Le chaos prémédité
Publié dans El Watan le 13 - 09 - 2005

Quelque chose a changé dans la bande de Ghaza. Avec leur sens de la dérision, les Palestiniens indiquent que seuls les barbelés et les fameux check-point ont disparu de l'intérieur de ce territoire, et qu'ils ont été tout simplement déplacés vers l'extérieur.
C'est ce qu'ils appellent la grande prison, et le fait de circuler sans la moindre entrave dans ce territoire, véritable bombe à retardement pour toute autorité en raison de la misère ambiante, n'est pas une fin en soi. Les Palestiniens en ont eu la preuve hier en allant à la découverte de ce territoire occupé par Israël depuis juin 1967. Des milliers d'entre eux se sont rués vers les symboles de l'occupation israélienne et de son corrollaire, la colonisation. Ils se sont en effet rendus dans les anciennes colonies juives où ils ont hissé leur drapeau pour célébrer le départ des forces israéliennes au terme de 38 ans d'occupation. « C'est un jour de bonheur et de joie comme les Palestiniens n'en ont plus connu depuis un siècle », a déclaré aux journalistes à Ghaza le président palestinien Mahmoud Abbas. Faisant le signe de la victoire, les forces de sécurité palestiniennes ont pénétré dans les implantations au fur et à mesure de leur évacuation par les blindés israéliens après minuit. C'est la première fois que les Israéliens abandonnent des colonies sur un territoire palestinien. Mais pour beaucoup, ce n'est qu'un redéploiement stratégique même au prix de quelques cris histériques de colons abusés par leurs gouvernants qui leur parlaient de « terre promise », où vit pourtant un peuple. Hier, peu après l'aube, les forces israéliennes ont donc fermé les grilles au point de passage de Kissufim, qui était la principale route reliant Israël et le Gush Katif. « Notre mission est terminée. La présence israélienne vieille de 38 ans a pris fin », a déclaré le général Aviv Kochavi après que les soldats israéliens eurent fermé la grille du point de passage de Kissufim, la principale route menant aux colonies de Ghaza évacuées. Cet officier s'est gardé bien entendu d'aller au fond de cette mission que la conscience collective palestinienne n'a aucun mal à décrire. S'attaquant à des symboles de la présence israélienne, de jeunes Palestiniens ont mis le feu à plusieurs synagogues dans les 21 implantations évacuées le mois dernier par leurs 8500 habitants. D'autres saluaient l'événement par un concert de klaxon. Ici, des feux d'artifice éclataient, là on brandisait les portraits de combattants tués pendant l'intifadha. D'autres n'ont pu retenir leurs larmes et contrôlé leur émotion en mettant le pied sur une terre qu'il n'avaient plus foulée depuis de nombreuses années. « Aujourd'hui est le jour le plus heureux de ma vie », a déclaré l'un d'entre eux, c'est à dire de ceux qui avaient aussi connu la période précédant l'occupation israélienne, le territoire étant alors sous contrôle de l'Egypte. « Nous commençons une nouvelle vie, une vie sans peur et sans occupation », a dit une femme. « Quatre ans de résistance ont fait plus qu'une décennie de négociations », a affirmé un militant du mouvement palestinien Hamas.
L'heure du réalisme
Là s'arrête la manifestation de joie, toute relative il est vrai. L'Autorité ainsi que la plupart des Palestiniens se montrent extrêmement prudents sur la suite, en supposant qu'il y en ait réellement une. Ou plutôt il y en aura, car le retrait en question fait partie d'un plan plus global concocté en février 2004 par le Premier ministre israélien, et la suite en question est faite de nouvelles conquêtes territoriales, ou plus cyniquement, ce que Ariel Sharon considère comme rien d'autre que des compensations territoriales. Si elle se satisfait de ce retrait, l'Autorité palestinienne craint donc qu'Israël ne renforce sa mainmise sur la Cisjordanie elle aussi ocupée en juin 1967, où 245 000 colons juifs vivent au milieu de 2,4 millions de Palestiniens. En outre, beaucoup de Palestiniens dénoncent le fait qu'Israël n'a rien cédé aux Palestiniens en termes de souveraineté, puisqu'il conserve le contrôle des frontières de Ghaza, de son espace aérien et de sa façade maritime. Les Palestiniens craignent de voir leur territoire rester « une prison à ciel ouvert ». La première tâche pour Mahmoud Abbas sera d'imposer l'Autorité qu'il préside, et d'y assurer la sécurité. Et là, il fait face au mouvement Hamas fortement implanté dans ce territoire et qui entend étendre son influence surtout dans la perspective des élections législatives de janvier prochain. On se rappellera que dans ce climat de défiance, M. Mahmoud Abbas n'avait pas hésité en juin dernier à effectuer de fréquents séjours à Ghaza pour mieux suivre disait-il, le processus de retrait israélien, et surtout avoir un œil sur ses adversaires politiques. Ces derniers, a-t-on relevé, ont été parmi les premiers à pénétrer dans les colonies évacuées pour y planter leurs drapeaux. « Quatre années de notre résistance ont fait plus qu'une décennie de négociations », a affirmé un militant du Hamas. Un point de vue corroboré par les adversaires israéliens du retrait de Ghaza y ont vu une capitulation devant les opérations des groupes armés palestiniens. Et pourtant, et pour beaucoup, l'éditorialiste du grand quotidien israélien Maariv était près de la vérité sinon dans le vrai. « Israël se défait de Ghaza avec le sentiment de se débarrasser d'un fardeau », écrivait-il. A cet égard, la tâche des Palestiniens sera rude.


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