Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, n'a pas ménagé, hier, les opposants au projet de réconciliation nationale lors du meeting qu'il a tenu à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Pour contredire ceux qui laissent entendre que le résultat du référendum est connu d'avance, le premier responsable du parti majoritaire lancera : « Ce n'est pas le résultat qui est connu, mais plutôt nous connaissons notre peuple. Le citoyen a besoin de la paix et il adhère au projet du Président Bouteflika. » Sur un autre registre, pour défendre son parti, Belkhadem lancera à l'assistance nombreuse et puisée dans sa majorité au sein de la famille révolutionnaire : « Le FLN a une épaisseur de plus de 50 ans. Il n'est pas né de la dernière pluie et non plus un parti d'un clan. » « Il y a, par contre, la faillite du politique en Algérie. Le peuple a vu et a su tirer les conclusions », a poursuivi Belkhadem en faisant allusion aux partis de l'opposition. Revenant sur le projet de la charte pour la réconciliation nationale, le chef de file du parti majoritaire ira loin en déclarant : « Nous pouvons diverger sur le système de pouvoir et le mode de gouvernance, mais nous n'avons pas le droit de diverger sur un projet qui prône la paix. » Il reviendra, par la suite, sur les étapes ayant mené le chef de l'Etat à promulguer un projet de charte de cette nature. Sur ce point, aux yeux du premier responsable du parti révolutionnaire, « le projet de réconciliation est la continuité du processus entamé en 1999 ». La charte, selon lui, « intervient pour permettre de réaliser ce que n'a pu réaliser la concorde civile en 1999 ». A l'ombre de cette campagne électorale pour la réconciliation nationale, le patron du FLN dressera un tableau plus que positif du bilan des deux mandats de Abdelaziz Bouteflika en comparant les années de son règne à la décennie noire. « Avant 1999, l'Algérie vivait au rythme des attentats, des massacres et des disparitions forcées, mais depuis l'arrivée du Président Bouteflika la donne a changé », dira Belkhadem selon qui, « le chef de l'Etat a pu réaliser ses engagements au nombre de trois », à savoir les réformes économiques, la restauration de la paix, qui se fait à travers la concorde civile et la réconciliation nationale, et enfin le recouvrement de la place de l'Algérie sur la scène internationale. Pour ce qui est de la région de Kabylie, sans pour autant revenir longuement sur les évènements de ces dernières années, le secrétaire général du FLN dira à l'adresse de l'aile antidialoguiste du mouvement des archs et aussi des opposants au projet de la réconciliation : « Arrêtez de prendre en otage toute une région (la Kabylie en l'occurrence). » Enfin, il conclura son allocution de 30 minutes avec la question identitaire en déclarant à l'assistance : « La question identitaire est définitivement réglée en décrétant tamazight langue nationale. » Et pour ce qui est de l'officialisation de cette langue, il n'en dira rien.