Le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) a publié récemment deux recueils de poèmes et un recueil de nouvelles en langue kabyle. Le premier recueil est intitulé Afus sseg-m (La Main complice), de Si Mohand Madjid. A travers les poèmes composés pour la plupart en tercets, l'auteur évoque la perte des valeurs et des repères, l'injustice, la fraternité qui s'effiloche. Vicissitudes de la vie qui corrodent l'âme et étouffent la raison. Tibhirt n yimedyazen (Le jardin des poètes) est un ouvrage collectif réalisé par quatorze poètes. Y sont abordées en rimes les questions auxquelles est confrontée aujourd'hui la société algérienne, entre autres les droits de la femme, la falsification de l'histoire, la liberté mise sous boisseau, l'amour, l'espoir, l'identité, la tragédie vécue dans les années 1990 par le pays. Un hommage est rendu aux artistes et écrivains, à savoir Lounis Aït Menguellet, Farid Ferragui, Matoub Lounès, Mouloud Mammeri et des figures de la révolution algérienne. Les thèmes sont abordés avec distance sans tomber dans la complainte. Il s'agit d'un regard ou d'un constat sur le quotidien, car cela ne sert à rien de dénoncer ce que tout le monde sait déjà. Les poètes se sont abstenus de donner des leçons, avec prudence, ils se sont contentés de s'exprimer sur les événements comme ils les ressentent en langage simple. Le troisième ouvrage intitulé Tikli d'tullizin nniden (La marche et autres nouvelles) est de Mourad Zimou. Un recueil de nouvelles où l'auteur décrit le quotidien des gens ordinaires avec son lot de joie et d'amertume dans un pays où le rêve trépasse pour être ensuite ressuscité.