L'amour, la générosité, la solidarité et la fraternité, ces riches valeurs humaines constituent la thématique du recueil de poèmes Teyzi n yiles Ammmud Isefra de Abdelhafid Kerrouche, publié récemment par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA). Ce livre, paru à l'occasion de Yennayer, dont le titre se traduit par «la langue longue», comprend 21 textes, écrits avec des mots simples mais empreints de beaucoup de poésie, et aborde, précise l'auteur, «la vie de tous les jours avec ses joies et ses peines ainsi que les relations humaines». Ce poète en herbe, dont l'enfance a été bercée par les poèmes récités par la voix douce de sa mère, évoque «son premier amour et sa première déception» dans Ledjnan d Ttejra (le jardin et l'arbre), un texte plein de musicalité, ponctué de métaphores. «Je m'inspire aussi souvent de faits réels qui me touchent», a confié Kerrouche, dont la sensibilité est à fleur de peau. Il parle dans ses écrits des relations parfois «difficiles» au sein de la famille et de la société, dénonçant, notamment dans son poème Iles n ugujil (langue d'un orphelin), «l'égoïsme, la cupidité et l'irrespect» de certains individus. «Dans ces vers, je parle un peu de ma vie d'orphelin», a indiqué avec amertume l'auteur, qui montre plus d'optimisme dans Ghaf Yiles N Wemghar (dialogue entre un vieux et un jeune), un texte mettant en exergue la sagesse et la compréhension, voire la complicité entre trois générations. Le poète, «nourri des poèmes patriotiques» que sa mère lui récitait alors qu'il était encore enfant, a aussi décrit Aït Salah, son village natal, dans commune de Bouzeguène (wilaya de Tizi Ouzou). Abdelhafid Kerrouche a en chantier une pièce théâtrale en tamazight sur le thème du conflit des générations.