En vue d'entamer des travaux de réaménagement à l'intérieur de la vielle mosquée de Bethioua, inaugurée en 1789 par le Bey Mohamed El Kèbir, le légendaire libérateur d'Oran des espagnols, l'imam en charge de la gestion des lieux a carrément démoli un jet d'eau et un bassin d'ornement datant de plus de deux siècles et qui se trouvaient en plein cour. « Même le parterre qui remonte à cette période sera, au cours de ces travaux, revêtu de la dalle de sol qui va totalement défigurer le site classé monument historique », dira un citoyen habitant le voisinage. En effet, un collectif de simples citoyens habitant la même localité, viennent de saisir les responsables de la Direction des affaires religieuses et ceux de la culture pour mettre fin à ce saccage « délibéré et inconscient » comme ils le disent. La localité de Bethioua compte plusieurs sites historiques parmi lesquels six zaouïas. Celle de Sidi Amar date de 11 siècles. Le site Romain ouvert « à tous les vents » a, quant à lui, 23 siècles d'âge. Hormis Santa Cruz et quelques autres monuments historiques, trop apparents, tous les autres sont délaissés ou carrément démolis comme ce fut le cas, il y trois années, lorsque les engins de la mairie d'Oran ont démoli dans l'impunité une maison sise à la rue Bassano, à Sidi El Houari. Une maison classée monument historique depuis 1952. Cette maison des hôtes, datant du 17ème siècle, a abrité les prisonniers du Dey d'Oran, entre autres, l'Emir Abd El Kader et son père Mahiedine.