Rahouia (ex Montgolfier), situé à 36 Km au nord de Tiaret, semble être un village vieilli dont la population, notamment sa jeunesse, est laminée par les incertitudes. Une commune aux vastes étendues de terres, des plus fertiles de la région, mais qui traîne le pas en matière de développement et ce en dépit des projets initiés. Une simple visite a suffi pour mesurer l'étendue du désastre, conséquence d'une gestion chaotique. Au CEM El Maamoun, les lieux sont repoussants. La cour n'est qu'un amas de terre que jonchent des feuilles mortes et des détritus. L'image est rendue encore plus hideuse par les murs de clôtures fortement lézardés. A Rahouia, on a l'impression que le temps s'est figé. L'aspect extérieur de quelques édifices publics est un autre signe qui ne trompe pas. En un mot comme en mille, le village n'inspire aucun entrain. Il reste ce gros bourg qui a marqué l'histoire glorieuse du mouvement national qui n'a pas changé d'un iota. À quelques encablures de là, au douar « Zeffoutt », c'est la désolation. Le chemin vicinal qui y mène, sur deux kilomètres, est gravement détérioré. En hiver, dira un vieux, les villageois vivent dans la tourmente. Impossible d'évacuer les malades. Un autre raconte, en présence du maire, comment l'autre fois, des gens venus, lors d'un décès, présenter leurs condoléances sont repartis très vite car, faute de voie praticable, le retour s'annonçait problématique. « Il faudrait faire quelque chose. Secourrez-nous M. le wali » clamait-il. Le S.G. de la wilaya, présent lui aussi, consulte le DTP et semble promettre un aménagement de cette voie. Ce n'est pas pour autant la délivrance. À l'intérieur du groupe scolaire, dans une classe, le décor est tout aussi agressif : murs décrépis, tableau sale, fenêtre attachées avec du fil de fer, etc. Les chérubins, comme stupéfaits par l'intrusion d'une forte délégation, n'en continuaient pas moins d'interpeller leur maîtresse. Courtoise et affable, Celle-ci fait savoir que le nombre croit d'année en année, tant la sécurité règne aux alentours. Des enfants venus, pour certains, des douars environnants n'auront peut être pas l'avantage de goûter aux premiers repas préparés dans la cantine inaugurée pour la circonstance.