Le secteur de la formation professionnelle, dont les capacités d'accueil à l'échelle de la wilaya ne dépassent pas 1800 places pédagogiques, est-il en mesure de « récupérer » les 8700 élèves exclus de l'école à Boumerdès, conformément aux orientations du gouvernement ? « Oui », nous a-t-on répondu à la direction de la formation professionnelle. Car depuis que des orientations émanant de la tutelle ont été données pour assurer une formation à tous ces élèves, on s'est mis à étudier les voies et moyens à même de permettre de relever le défi, nous a dit M. Hanifi, chef du service formation. Parmi les solutions adoptées, il citera notamment les inscriptions en apprentissage, les candidats n'étant pas continuellement au centre, la réorientation des candidats vers des spécialités autres que celles demandées, que ce soit à l'intérieur de l'établissement ou dans d'autres centres, l'ouverture de sections détachées dans les centres ou annexes disposant de locaux vacants, l'augmentation du nombre de places pour les différentes spécialités et l'établissement du système dit « double brigade ». En résumé, il faudra « optimiser les capacités d'accueil ». « Sur les 8000 élèves des listes qui nous sont parvenues de l'Education, beaucoup ne sont pas venus s'inscrire. Nous les avons convoqués, mais jusqu'à ce jour, 2500 seulement, parmi eux des candidats dont les noms ne figurent pas sur ces listes, se sont inscrits. La raison réside peut-être dans le fait que nombreux sont ceux qui espèrent encore être repris par l'école », a expliqué M. Hanifi. Cependant, le nombre d'inscrits à la formation professionnelle cette année sera sans doute supérieur de beaucoup au nombre de places existantes. Mais le responsable de la formation est confiant : « L'option de formation en apprentissage aidera beaucoup à surmonter cet obstacle puisque les places n'y sont pas limitées. Il suffit que le candidat trouve un employeur, et nous les aidons dans ce sens, pour qu'il s'inscrive dans l'une des spécialités que nous leur offrons. Et une enquête que nous avons réalisée l'année dernière a révélé qu'une fois diplômés, les candidats de cette option s'insèrent plus facilement, aidés par leur expérience sur le terrain ». Ce qui est sûr, c'est que la déperdition scolaire, cette année encore, a enregistré un taux alarmant. 2921 élèves de 9e AF ont été exclus et 2799 de 3e AS. S'ajoutent ceux des autres niveaux. Et la réalité est que bien que doté de nouvelles structures, dont l'institut de Figuier et les centres de Chabet et de Beni Amrane, le secteur de la formation professionnelle ne pourra pas contenir de manière efficace cet inquiétant flux de déperdition. En sus, orienter des jeunes dans des spécialités qu'ils n'auront pas choisi ou qui seraient déficitaires ne règle pas totalement leur problème.