« Tous les travailleurs doivent voter oui » « Celui qui ne votera pas le 29 septembre aura trahi l'UGTA et l'Algérie. » La phrase, chargée de menace sur les libertés, est du patron de l'UGTA, en campagne hier à Boumerdès en faveur du projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Abdelmadjid Sidi Saïd a ainsi déclaré qu'il interdirait d'accès au territoire national ces soi-disant militants des droits de l'homme qui appellent l'Union européenne à faire pression sur le Président afin qu'il retire son projet s'il en avait le pouvoir. Les militants de l'UGTA sont venus de Blida, Médéa, Tizi Ouzou, Bouira, Alger et M'sila pour grossir l'assistance au meeting de leur chef. Entouré d'élus à l'APN et de représentants des organisations patronales (CIPA et CNPA), Sidi Saïd vantera durant trois quarts d'heure les vertus de la réconciliation et du pardon. L'ex-secrétaire général de l'UGTA, Tayeb Belakhdar, qui l'a précédé à la tribune, a dit soutenir, lui aussi, la démarche de Bouteflika. « Notre syndicat a toujours aidé Abdelaziz Bouteflika », a-t-il dit. Sachant que le bien-être des travailleurs est un préalable à toute réussite politique, Sidi Saïd rassurera l'assistance que « la loi 87 bis qui empêche les augmentations de salaires est en passe d'être abrogée. Un groupe de travail mixte (Fonction publique, centrale syndicale et patronat) planche actuellement sur ce problème ». Le patron de la centrale syndicale, qui a appelé les travailleurs à dire massivement oui au projet du Président, a déclaré qu'« une fois la paix retrouvée, l'UGTA s'occupera mieux de l'action syndicale ».