L'expérience algérienne dans le domaine de l'exploitation et de la gestion des centres d'enfouissement techniques (CET) semble ne pas être tout à fait réussie. Des carences sont surtout enregistrées dans l'exploitation et la gestion du premier CET, créé en 1998 en Algérie dans la commune d'Ouled Fayet. Lors d'une visite guidée, hier, dans ce site, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE), Cherif Rahmani, accompagné des futurs directeurs des CET, a appelé à « une exploitation et une gestion rationnelles » en prévision de l'ouverture prochaine de 50 autres CET à travers le territoire national. Cette première expérience dans le domaine a permis au premier responsable du MATE de tirer des leçons pour corriger un tant soit peu les dysfonctionnements déjà enregistrés. Les remarques de M. Rahmani ont été sur la planification de la collecte et du traitement des déchets ménagers, la réalisation de ces CET, mais également sur les études d'impact et de danger qui doivent être effectuées ainsi que l'exploitation des CET qui doit obéir, selon lui, à certaines règles. Il est à noter que cette visite constitue la partie pratique d'une formation au profit des futurs directeurs des CET sur l'exploitation et la gestion des CET, dispensée samedi dernier par un expert de la Banque mondiale (BM). A cet effet, M. Rahmani considère que les CET constituent une rupture avec « les pratiques archaïques » de dépôt des déchets par une élimination saine et écologique des déchets et la valorisation des déchets recyclables, ainsi que la création d'emplois permanents. Mettant en relief la conjoncture et les motivations de sa création, le ministre a précisé que les carences enregistrées dans l'exploitation et la gestion du CET de Ouled Fayet sont à « bannir à l'avenir ». Parmi les carences relevées dans ce site, l'absence dans les casiers déjà saturés (il y en a deux) d'une géo-membrane pour les lixiviations ainsi que des cheminées censées capter les biogaz, élément composé essentiellement de la bioxyne, connue pour ses effets cancérogène. A cet effet, le ministre a exhorté les exploitants de ce CET à « travailler par alvéole en appliquant deux systèmes de drainage pour empêcher le lixiviat de sortir ». Le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a par ailleurs rappelé que la création de ces centres s'inscrit dans le cadre du programme national de gestion intégrée des déchets ménagers (Progdem) relatif à la gestion, au contrôle et à l'élimination saine et écologique des déchets dans le but d'améliorer la qualité et le cadre de vie des citoyens. « C'est aussi l'une des solutions pour régler le problème des sachets noirs », a-t-il ajouté. Cela tout en soulignant que le Progdem incite les collectivités locales à abandonner la pratique de mise en décharge des déchets en rase campagne et d'adopter un dispositif nouveau qui consiste notamment à l'élaboration de schémas directeurs de gestion des déchets ménagers par agglomération (SDGDM) et l'élimination des décharges sauvages. A la question de savoir s'il existe une autre solution, excepté celle des CET qui occupent de grands espaces, M. Rahmani réplique qu'« un seul casier coûte 10 milliards de centimes mais l'incinération coûte encore plus cher ». Il convient de signaler qu'outre la réalisation d'une cinquantaine de CET, dont 16 sont désormais achevés, 28 en cours de réalisation et 21 en phase d'étude, le Progdem vise, en outre, à professionnaliser les services de récolte et de gestion de ces centres.