Bizarre, jeudi dernier, jour de scrutin, la ville de Guelma était quasi-déserte. C'est à se demander où est passée la population. Outre les structures étatiques, les commerces étaient presque tous fermés. Au coin d'une belle villa datant de l'époque coloniale, en face de la bâtisse des renseignements généraux de la police, des excréments humains durcis et couverts de mouches accueillaient les rares passants comme pour les piéger. Chemin qui mène au centre de vote du CEM Mohamed Abdou ; là, on ne se bousculait pas. Il était 10h30 et il y avait plus d'agents d'encadrement que de votants. Au centre de vote de l'école primaire Mouloud Feraoun, l'un des plus grands centres de la wilaya puisque comptant 7479 inscrits, se trouvant à la sortie nord de la ville, sur la route d'Annaba, il y avait un peu de monde, mais aussi un beau désordre, car, des deux centres existants dans cette école, on en a fait un seul, ce qui a entraîné un chamboulement dans les numéros des bureaux. Datant de ce fameux 29 septembre, une affiche placardée à l'entrée du centre et signée par le président de l'APC de Guelma, essaie de faire correspondre les anciens numéros de bureaux aux nouveaux. Affiche destinée bien sûr à ceux qui savent lire. Au niveau de la wilaya, et selon les chiffres récoltés auprès de la cellule de communication, le taux de participation à 11h était de 11,79%. A 15h, il grimpera à 43,60% ; à 18h à 67,85%. La clôture du scrutin était à 19h ; on le prolongera d'une heure dans les deux principales villes de la wilaya, Guelma et Oued Zenati, où le taux de participation était faible. A la clôture du scrutin, on est arrivé au taux vertigineux de 81,30% ou 81,13%, selon deux documents de la cellule des élections de la wilaya. En début d'après-midi, visitant un bureau de vote et sachant que le taux de participation était faible, un grand responsable de la région dira sur un ton de reproche à peine retenu à un chef de bureau : « C'est peu ! » Comme on le voit, on a commencé par enregistrer de très faibles taux, et au moment où il n'y avait plus ou très peu d'électeurs - nous étions présent dans un bureau dans la ville de Guelma durant toute une heure, il n'y a pas eu un seul électeur jusqu'à la clôture du scrutin -, le taux s'est fait des ailes comme par enchantement. Des électeurs ayant voté quelques minutes avant la clôture nous ont dit qu'ils ont remarqué que les registres étaient clairsemés de signatures. Chose que nous avons aussi constatée dans certains bureaux. Aussi, l'on parle de bourrage des urnes. Et si, par curiosité ou pour en être sûr, on consultait les registres concernant certains citoyens qui n'ont pas voté. Une chose est sûre cependant, apparemment les femmes ont été nombreuses à aller voter.