El Watan a publié dans son édition de samedi 11 septembre un article me mettant en cause personnellement et la société Cirta Films dont je suis le gérant. Votre collaborateur affirme, selon les dires du réalisateur, que c'est Cirta Films qui a participé à la production (exécutive)... comme si le film Les Suspects adapté d'une œuvre de Tahar Djaout Les vigiles s'est fait tout seul, il y a lieu de préciser que ce terme anglo-saxon, autant que la coproduction, est entre autres l'une des fonctions ignorées par Saga Films pour essayer de régler autrement que par voie judiciaire qu'elle sait au demeurant à son désavantage et l'arrêt du tribunal de Bruxelles en date du 30 juin 2004 en est la preuve éloquente. Or, dans la chronologie des faits, c'est grâce à Cirta Films que le premier tour de manivelle a pu avoir lieu. Est-il alors besoin de rappeler qu'elle a été contactée pour co-produire le film dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France. Dès lors et à partir de février 2002, nous avons mis au point son montage financier et entrepris toutes les démarches idoines de nature à associer des sponsors et les institutions publiques. Ce faisant, tous les investissements financiers engagés in situ l'ont été grâce à Cirta Films qui prenait totalement en charge, et depuis cette date, tous les frais occasionnés par le séjour en Algérie aussi bien du réalisateur que du coproducteur belge. Toutefois, malgré plusieurs reports, le tournage a tout de même commencé comme convenu entre les deux parties, le 23 mars 2003, avec les moyens financiers de Cirta Films. Ce n'est qu'à partir de la deuxième semaine de tournage que les moyens financiers de l'ENTV, dont la coopération a été exemplaire, et la première tranche allouée par l'Année de l'Algérie ont été perçus. Tous ces crédits, avec ceux des sponsors, étaient consommés au bout de la quatrième semaine de tournage. Fallait-il arrêter le tournage à ce moment-là ? Que non ! Nous nous sommes fait un point d'honneur à respecter les délais de tournage (42 jours) comme prévu avec notre partenaire, ce qui est exceptionnel, compte tenu des aléas que l'on peut rencontrer. Ils nous a fallu pratiquement hypothéquer des biens personnels, recourir à des emprunts auprès d'amis et parents. En fait, nous demeurions persuadés que tous ces aléas se régleraient d'eux-mêmes dès que Cirta Films entrerait en possession de la deuxième tranche allouée par le commissariat de Djazaïr (3,5 MD), mais également grâce à l'aide consentie par le ministère de la Culture (Fdatic). Seulement à quinze jours de la fin du tournage, Kamel Dehane, le réalisateur, s'autoproclame également coproducteur et me soumet dans son euphorie un document que nous devions contresigner pour lui reconnaître ce statut et exigeait « d'empocher » 50 % des fonds publics qui seraient versés. Kamel Dehane se faisait alors fort de soutiens au sein du ministère de la Culture où il venait d'être nommé consultant, poste qu'il occupe jusqu'à aujourd'hui. Il décide d'autorité et avec l'accord du coproducteur belge de suspendre le tournage deux jours avant sa fin. Il procédera arbitrairement au remplacement de Cirta Films par une autre société totalement étrangère au métier en l'occurrence Flach-Média.