Votre correspondant à Bruxelles a ciblé encore une fois Cirta-Films et son responsable qui ne font que défendre leurs droits matériels et moraux. Nous nous voyons sous la plume de M. Bouzina accusés de « faire taire une seconde fois Tahar Djaout ». Un peu de décence et de discernement aurait évité ce dérapage. Je comprends que nos concitoyens de Belgique soient tristes comme le ciel qu'ils portent, mais cela ne les autorise nullement à spéculer sur la mémoire de Tahar Djaout qui, de son vivant, n'aimait ni les pleurnicheries ni les honneurs posthumes. Quant au réalisateur K. Dehane qui aurait fait le serment de faire ce film... le film est fait et cela grâce à Cirta-Films et ses partenaires. Il a surtout fait le serment de s'enrichir frauduleusement avant la sortie du film sur le dos de ceux qui l'ont porté pendant des mois. Cirta-Films a travaillé pendant près de deux ans sans toucher un sou, bien plus : elle s'en sort avec 8,7 millions de dinars de dettes. Et qui touche l'argent ? Ce sont d'autres personnes avec qui « le réalisateur sous serment » aurait choisi délibérément de tourner deux jours. L'auteur de l'article aurait pu se demander combien de centaines de milliers d'euros et de millions de dinars algériens a touché K. Dehane. Un minimum d'objectivité l'aurait conduit à ne pas mettre uniquement le point de vue de l'avocat de Saga-Films mais le confronter à celui de mon avocat. C'est là, je l'avoue, une façon bien subtile de se poser en avocat du réalisateur. J'ajouterai qu'il aurait suffi à M. Bouzina de demander une copie de jugement rendu par la cour de Bruxelles pour qu'il se rende compte que Saga-Films a été déboutée et condamnée à ses torts. Quant à l'affirmation selon laquelle le réalisateur aurait cherché à prendre contact avec moi, sachez que la position de K. Dehane au ministère de la Culture (consultant, chargé d'études...) lui donne toute latitude de convoquer Cirta-Films auprès de son institution et poser le problème pour y trouver des solutions... Je vous laisse imaginer la nature du rapport de force. Je suis loin d'avoir le courage de Tahar Djaout, encore moins son érudition, mais les relations d'amitié que nous avions, loin de toute spéculation ou surenchère, me laissent serein et confiant dans ma démarche. Hachemi Zertal