En dépit de la grave crise qui a failli, lors de l'intersaison, mettre en péril son existence même, le club phare d'El Eulma, la deuxième commune de la wilaya de Sétif, a pu, grâce à ses enfants et au soutien des autorités de la municipalité et de la wilaya, relever la tête. Le déficit en préparation n'a pas altéré la motivation et la volonté des gars de Slimani qui a, en peu de temps, constitué un onze compétitif. Sans stage bloqué ici ou ailleurs, les partenaires de l'ex-Ententiste, Mahfoudi, entament sur des chapeaux de roues la dure compétition de la Superdivision. Après cinq rencontres, le MCEE possède dans son escarcelle sept points. Un pactole plus que satisfaisant pour un onze formé à la hâte. Le nerf de la guerre, la cause principale des derniers remous, refait surface. « Sans un budget conséquent, on ne peut jouer les premiers rôles qui sont dans nos cordes », déclare, en préambule, Abdelkrim Bessas, le nouveau président du club, qui exhorte les supporters à être patient d'autant, dit-il, que l'équipe est en phase de rodage. « Les supporters ne doivent pas être trop exigeants vis-à-vis d'une équipe qu'on vient juste de mettre sur les rails. Il ne faut surtout pas effacer d'un trait les péripéties de l'été qui ont failli emporter dans leurs flots le Mouloudia, ne devant son sursaut qu'après les interventions des autorités qu'on doit remercier au passage », enchaîne l'ex-arbitre international de handball, ayant pris le témoin dans des circonstances difficiles avec plus de six millions de dinars de dettes. Notre interlocuteur revient sur la « subvention » de Sonatrach qui a fait couler beaucoup d'encre : « Le MCEE est seul club qui n'a, l'exercice écoulé, pas bénéficié de l'apport financier de Sonatrach. Nous comptons sur la compréhension des managers de Sonatrach pour que le club, qui est asphyxié financièrement, puisse obtenir cette indispensable bouffée d'oxygène. » Le numéro un des Babiya n'occulte pas l'aspect sportif et les objectifs tracés à un onze qui ne doit, aux yeux de Bessas, pas brûler les étapes : « Je suis un pragmatique qui privilégie le travail méthodique et planifié. Nous procédons par étapes. Le moment est inopportun pour parler d'accession car on ne peut jurer de rien après seulement cinq journées de championnat. Pour jouer le podium, il faut avoir de gros moyens. »