Pour les démunis de la capitale des Hauts-Plateaux et vraisemblablement des autres contrées de la wilaya qui souffrent loin des feux de la rampe, le mois sacré se suit et se ressemble. Car les difficultés de ces laissés-pour-compte, faisant seuls face à un dur quotidien, sont, faute d'une politique sociale cohérente, encore et toujours omniprésentes. Une partie des nécessiteux et des sans-abri auront droit à un repas chaud. Ceux qui ne feront pas partie de ce groupe de bénéficiaires recevront un petit pécule (2000 DA). Contrairement aux années précédentes, la commune de Sétif vient, le moins qu'on puisse dire, d'innover. En lieu et place de couffins en produits alimentaires, l'institution sus- nommée a, suite à deux délibérations du conseil communal, décidé d'octroyer aux 7000 familles inscrites, et non recensées, une insignifiante aide de 2000 DA. Cette décision résulte des divergences et du climat de suspicion qui règne actuellement au niveau de cette municipalité qui ne fonctionne plus au grand dam des citoyens. « Par orgueil, les véritables démunis n'exhibent pas leurs besoins et privations. Ils ne peuvent pour quelques sous fournir un volumineux dossier. On dirait qu'ils postulent pour un logement », nous confie non sans une certaine déception un père de famille qui ne s'attendait pas, à l'instar des autres citoyens dans le besoin, à une telle sortie des élus. Ce dernier demande l'intervention du wali pour rectifier le tir. L'on apprend que sept points de restauration seront implantés dans différents coins, de la ville. Ces restos du cœur ayant l'année dernière offert plus de 22 199 repas à table et 29 410 autres, emportés par les familles, seront très sollicités, eu égard à la crise qui frappe de plein fouet une tranche des 259 145 citoyens d'une telle agglomération. En consultant sommairement les chiffres précités, l'on se rend vite à l'évidence que les « évaluations » de l'hôtel de ville ne reflètent en aucune manière la triste réalité d'une cité pléthorique en citoyens vivotant au seuil de la misère, qui n'est qu'un secret de Polichinelle. L'APC, ayant dégagé pour les deux opérations uniquement 30 millions de dinars, est appelée à revoir son plan. Ne dit-on pas qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire ? La commune d'El Eulma où résident 135 038 citoyens n'a quant à elle pas dérogé à la règle. Son conseil, ayant prévu 7000 couffins, ambitionne de faire mieux que le Ramadhan précédent durant lequel 6300 paniers ont été distribués aux nécessiteux. Pour avoir une idée sur la contribution de l'Etat, dégagée au profit des 58 autres communes de la wilaya, nos tentatives de joindre le directeur de l'action sociale (DAS) ont échoué ...