Pour sa première sortie publique devant les élus de l'Assemblée populaire de la wilaya de Constantine, Boudiaf Abdelmalek, fraîchement installé à la tête de l'exécutif, a préféré la prudence. Le discours très attendu par les présents dans l'espace feutré de la salle des délibérations n'aura duré finalement que 8 m. Un temps juste nécessaire pour dessiner les grandes lignes d'un plan d'action, axé principalement sur l'urgence de répondre aux attentes des citoyens de la wilaya en matière de projets de développement, même si le premier responsable de l'exécutif avoue avoir cerné déjà les cinq priorités de son programme liées essentiellement au développement des zones rurales, à la rénovation du réseau d'AEP, à l'alimentation en électricité et en gaz naturel et à la rénovation du réseau routier. Des priorités qu'il a eu à fixer suite à ses contacts avec les associations et ses premières sorties dans les communes de la wilaya. En dépit de son cadre classique, la troisième session de l'APW aura été une occasion pour le nouveau wali de prendre conscience de certaines réalités qu'il n'a pas eu l'opportunité de voir sur le terrain. A ce sujet, M. Boudiaf s'est montré ferme et intransigeant. « Les solutions de retapage et autres bricolages n'auront plus le droit d'exister. Nous sommes tenus non plus de répondre simplement aux besoins des citoyens, mais plutôt d'élever leur niveau de vie », annoncera-t-il. Un message clair en direction de certains directeurs exécutifs rappelés à l'ordre lors de la dernière visite du président qui était en colère sur le site de la nouvelle ville Massinissa. La programmation des dossiers liés principalement à la rentrée sociale, tels que la rentrée scolaire et universitaire, l'évaluation de la campagne moissons battages et l'investissement, a été, à quelques différences près, un remake même de la session de l'année écoulée. Les questions soulevées par les élus lors des débats sont restées sans échos. Le directeur de l'éducation, qui n'a pas daigné désigner un représentant, s'est illustré par son absence remarquée après avoir donné un exposé fleuve durant la séance d'ouverture. Même constat pour le recteur de l'université de Constantine. Un fait qui dégage l'impression du déjà vu lors des sessions de l'APW qui se suivent et se ressemblent et qui se limitent à de simples exposés de situation, sans suite concrète. Pourtant, des élus n'ont pas manqué de mettre l'accent sur des problèmes épineux liés à l'état désastreux de certains établissements scolaires, situées dans les localités pauvres d'El Meridj et El Baâraouia où des écoliers assistent au cours avec des parapluies durant les journées pluvieuses, au manque d'agents d'entretien, d'eau et d'hygiène dans certains campus universitaires, à l'insécurité qui hante les cités universitaires. Un autre élu ira même jusqu'à soulever le cas de la commune de Ouled Rahmoun qui n'a pas bénéficié de nouvelles structures scolaires depuis cinq ans. Le seul fait marquant demeure l'annonce par le wali de la programmation du projet de construction du nouveau site de l'Ecole normale supérieure et à la mise en place d'une fiche de suivi désignant les priorités à engager au niveau des écoles à prendre en charge en matière de réhabilitation avec la mise en place d'établissements de remplacement. L'expérience de M. Boudiaf, vécue à la tête de la wilaya de Ghardaïa ayant connu une véritable révolution en matière d'agriculture et d'élevage, notamment dans les communes de Meniaâ, El Grara et Metlili, a servi de leçon aux responsables des services agricoles et aux représentants des agriculteurs de la wilaya. Le wali ne manquera pas d'insister, à plusieurs reprises, de revoir la copie agricole de la wilaya de Constantine qui demeure à la traîne, malgré ses énormes potentialités humaines, matérielles et techniques