De notre correspondant à Constantine A. Lemili En réunissant, mercredi dernier, au palais de la culture Malek Haddad, cadres de l'exécutif, représentants de la société civile, représentants des médias, Abdelmalek Boudiaf, le wali de Constantine ne s'est pas privé, de cultiver ce péché mignon qui consiste à affirmer que le mérite du développement tous azimuts de la wilaya lui est quelque part imputable. Il confirmera ensuite sa propension à «balancer» des informations susceptibles de justifier l'essoufflement, voire la remise en cause de certains projets à… «des intérêts occultes qui s'y opposent». Pour illustrer, au petit bonheur la chance, ses propos, il rappellera que, refusant toute concession à des… manœuvriers, l'administration locale est parvenue à évacuer et démolir pour cause d'utilité publique, l'un parmi les plus importants quartiers, la rue de Roumanie. A. Boudiaf dans ce cas de figure précis soulignant que les turbulences qui ont accompagné l'opération seraient le fait de personnages dont ses services détiendraient l'identité et que personnellement il serait disposé, en sa qualité de premier responsable de la wilaya, de la «remettre aux gens de la presse pour divulgation». L'autre allusion tout aussi ésotérique est relative au «sabotage du projet de réalisation» d'un parking souterrain prévu sous le terrain d'assiette du stade Benabdelmalek. Autrement dit, le wali pose des énigmes et en garde par devers sa personne les réponses. L'intervention du wali qui aura duré près de deux heures et diffusée en direct sur les ondes de la radio locale a néanmoins gardé intact le sentiment très mitigé du Constantinois ordinaire plus qu'habitué au discours pompeux des dirigeants locaux mais sans réelle efficacité sur le terrain.Est-il alors besoin de rappeler qu'il y a quelques semaines seulement, les services techniques communaux de la ville ont été contraints de sortir les grands moyens pour badigeonner dans la plus grande précipitation de nombreux pans d'habitations et de murs sur lesquels des graffitis au désavantage du wali laissaient clairement s'exprimer le désamour qu'une partie de la population avait pour A. Boudiaf. C'est sans doute cette rupture réelle et palpable avec les citoyens qui a fait que l'intervention du wali se soit voulue plus affective à leur endroit, A. Boudiaf insistant sur les chiffres colossaux consentis par l'Etat pour le développement de la wilaya «4 500 milliards de dinars au titre du quinquennat 2010/2014» et ce que sera, dans un futur pas encore cerné, la wilaya avec sa nouvelle université, sa ville universitaire, son tramway, son viaduc, l'aménagement du site du Bardo et des espaces voisins, la débidonvillisation confirmée pour la fin de l'année, la redynamisation du logement social, la réhabilitation progressive de la vieille ville….Forcément tout cela ne saurait se faire sans conséquences pour la vie de tous les jours des habitants et ces désagréments le wali ne les «ignore pas» et en appelle toutefois «à la compréhension des citoyens» en ce sens que tout ce qui se fait l'est pour améliorer leur cadre de vie. Faisant dans la digression qui lui est connue, A. Boudiaf, sans que le sujet ait été évoqué ou soit à l'ordre du jour, s'est engagé à faire suivre d'effet la démolition de la prison civile de Constantine, laquelle, au cours de l'étude de réalisation du tracé du tramway, a été au centre d'un grand débat qui a pratiquement partagé la population. Une partie étant pour sa démolition et une autre pour sa préservation. Vraisemblablement, dans les jours à venir, un pâté d'habitations (villas coloniales), des immeubles administratifs (Seaco, DGSN et ANP) seraient appelés à être démolis afin de faire place aux aménagements du tracé du viaduc. Le wali soulignant à cet effet que «Cela se fera dans le cadre des lois de la République» laissant comprendre par là que l'Etat indemnisera chacune des parties en vertu des textes prévalant en la matière. Par ailleurs, une commission «sera installée dans les quarante huit heures qui vont suivre» ajoutera le wali et elle sera chargée «…d'étudier les voies, moyens et procédures de démantèlement des installations techniques des différents opérateurs de la téléphonie mobile»., se référant à des études scientifiques récentes et à l'expérience vécue par un pays étranger pour juger les nuisances découlant de l'usage de ces installations sur l'individu. Un assainissement des pans d'immeubles et autres habitations des paraboles qui enlaidissent l'environnement n'est pas à écarter, voire serait même probable à partir de la fin de cette année.