« Nous sommes neuf personnes à partager depuis des années deux pièces de quelques dizaines de mètres carrés et qui peuvent nous tomber sur la tête à n'importe quel moment », déclare Mohand, un habitant du village de Tifrit N'Aït El Hadj, chef-lieu de la commune d'Akkerou, situé au versant sud de la daïra d'Azzeffoun (distante de 26 km). « Mais personne ne s'en soucie. Les responsables locaux refusent de régulariser notre situation, à même de nous laisser reconstruire nos maisons », regrette-t-il. Cet homme n'est pas le seul à vivre cette situation dramatique dans une cité datant de l'époque coloniale. Pas moins de 92 autres familles nombreuses tentent, la peur au ventre, d'échapper à une éventuelle catastrophe que pourrait provoquer l'effondrement de ces maisons, construites en parpaing et en tuiles qui s'envolent au moindre souffle du vent, remarque-t-on. Les murs fissurés et les tuiles accrochées à l'aide de pierres montrent le danger qui guette quotidiennement des citoyens qui arrivent à peine à gagner de quoi survivre. Ne pouvant pas attendre l'intervention des services concernés, des riverains parmi ceux qui ont les moyens, ont procédé à la démolition et à la reconstruction de leur maison. Sans permis de construire, ils ont été sommés par les responsables de l'APC d'arrêter les travaux. Chose à laquelle ils n'ont pas répondu. « Je n'ai pas envie de mourir à cause d'un document que l'APC refuse de me délivrer », rétorque Saïd, la cinquantaine. Interrogé à ce sujet, l'administrateur communal se défend. Documents à l'appui, il dira : « Les 92 familles occupent ces maisons à titre locatif depuis la période coloniale et elles ne disposent d'aucun acte de propriété. Le terrain accueillant cette cité appartient aux Domaines qui l'ont concédé à titre gracieux à notre commune qui le cédera, à son tour, à ces familles. L'arrêté de transfert de propriété attend d'être signé par le wali de Tizi Ouzou, ce qui va permettre à 75 familles de bénéficier de l'aide à l'autoconstruction, dont le montant est de 50 millions de centimes.