Une cinquantaine de médecins vétérinaires exerçant dans la fonction publique à Oran à l'instar du millier de leurs collègues à l'échelle nationale, compte participer, dès aujourd'hui, à une grève de trois jours pour protester contre leur situation salariale jugée « misérable. » Leurs deux tutelles, le Ministère de l'agriculture et celui du travail, sont ainsi interpellées de nouveau après l'échec des différents rounds des pourparlers qui se sont succédés depuis la création de leur syndicat (SNVFP), il y a une année. « Vétérinaire en colère. » Tel est le slogan inscrit sur un brassard noir, porté par l'ensemble de la corporation des vétérinaires exerçant dans la fonction publique. C'était, on s'en souvient, lors d'une journée de protestation observée le jour même de l'Aïd El Adha dernier. Depuis ce jour et jusqu'à la date butoir d'hier, que le SNVFP avait fixé, au demeurant seul syndicat autonome à avoir eu la chance d'être récemment agréé, les deux tutelles n'avaient pas répondu à sa demande de réouverture des négociations salariales sur de nouvelles bases. 14 000 DA est le salaire net que touche un vétérinaire qui a, au minimum, un Bac+5 et qui, de surcroît, exerce un métier en proie à des risques professionnels tout autant dangereux qu'interminables. Métier à risques A titre d'exemple, la brucellose rend stérile et la rage tue. Les « vétos » y sont quotidiennement exposés. Pour illustrer leurs ras le bol, des négociations avaient été menées avec leurs tutelles avant d'être interrompues. « Ne voyant rien venir », les 1 400 vétérinaires fonctionnaires de l'Etat, exerçant à travers le territoire national, avaient manifesté à plusieurs reprises leur mécontentement face à leur situation précaire. Après octobre 2004, date de la tenue des premières assises de leur syndicat qui a regroupé 43 wilayas, les revendications sont canalisées et formulées avant d'être adressées à qui de droit. Une commission mixte, (employeurs-syndicat), avait vu le jour. Un accord en demi teinte tombe sur la révision du régime indemnitaire. Il ne satisfait, en fait, que la moitié des doléances : « L'indemnité spécifique globale, l'indemnité de documentation et l'indemnité de contagion et de pénibilité. » Il reste donc l'essentiel des revendications qui ne sont pas du ressort du Ministère de l'Agriculture mais de celui du travail. Etant des agents de la fonction publique, les vétérinaires sont priés de patienter à l'instar de leurs collègues d'autres secteurs jusqu'à « la révision du statut de la fonction publique. » Un dossier consistant avait été transmis au Ministère du travail. Il reprend les points restés en suspens : les indemnités de permanence, de contagion et pénibilité et d'intéressement. Un préavis a été déposé en février dernier et la tutelle avait accepté de négocier les revendications un jour avant la date fixée pour une grève qui sera gelée. Neuf mois plus tard, le syndicat brandi de nouveau la menace et annonce un débrayage de trois jours. Trois jours durant lesquels, les viandes ne seront plus contrôlées. Ce qui est en soi une sérieuse menace pour la santé des consommateurs.