des établissements spécialisésTrès peu développés, les crédits à la consommation peinent encore à se démocratiser en Algérie. En l'absence d'établissements de crédits spécialisés et des lourdeurs et hésitations caractérisant celles déjà existantes, le pays peine à s'arrimer aux pratiques commerciales ayant pignon sur rue dans d'autres contrées dont le commerce « online » via l'Internet fait fureur. En plus du frein psychologique et de l'absence d'une culture de bancarisation chez la majorité des Algériens, les taux d'intérêts appliqués par les banques sont loin de stimuler un marché de la consommation en attente de facilitations à même de le booster. Cependant, un début de dégel de part et d'autre, consommateurs et banquiers, a vu le jour avec le lancement des crédits immobiliers et des crédits automobiles. Devenu un produit courant sur lequel misent bon nombre de banques traditionnelles ainsi que celles étrangères nouvellement installées en Algérie, les consommateurs algériens commencent à se familiariser avec ce genre de produits, dont certaines banques n'ont pas tardé à élargir leur gamme de produits à d'autres formes de crédits, comme celui du mariage, le crédit étudiant, etc. Certaines banques publiques évoquent cependant des problèmes liés aux recouvrements de leurs prêts, d'autres banques et établissements spécialisés notamment étrangers veulent mettre le pied dans le plat. D'autant plus que ce ne sont pas les créneaux qui manquent. Ainsi, si le crédit automobile semble connaître une certaine expansion, les crédits destinés aux particuliers pour l'acquisition des équipements des ménages font défaut. Et Cetelem semble piaffer d'impatience pour se lancer dans son credo fétiche, d'autant que les crédits sont consentis même pour ses non clients. Attendue pour la fin 2005, la Cetelem, une société du groupe français BNP Paribas, spécialisée dans le crédit à la consommation, attend son agrément de la Banque d'Algérie. Selon le chargé de communication à BNP Paribas El Djazaïr, Achek Youcef, « Cetelem est en attente des autorisations nécessaires de la part des autorités bancaires algériennes (Banque d'Algérie), le numéro un européen du crédit à la consommation s'attelle à mettre en place ses structures en prévision du démarrage de ses activités commerciales prévu à la fin de l'été 2005 ». services par internet Le directeur général de Cetelem Algérie, Loïc Lepichoux, dont la banque avait conduit deux missions durant le premier semestre 2004 pour étudier le marché algérien du crédit à la consommation, a affirmé récemment que son établissement est en train d'« étudier les différentes méthodes de paiement et d'adapter nos méthodes de travail au contexte algérien ». En attendant, la banque mère BNP Paribas en Algérie « renforce » son activité de crédits à la consommation, de l'avis de son chargé de communication, « avec une double ambition : proposer une offre compétitive et assurer un service rapide et fiable » notamment en proposant des procédures simplifiées et la et mise en place du crédit dans les meilleurs délais. En outre, la banque lance pour ses clients (qui domicilient leurs revenus directement sur leur compte BNP Paribas El Djazaïr) toute une gamme de crédits à la consommation, à savoir avance sur salaire, prêt équipement et prêt mariage, remboursables sur 24 mois. Notre interlocuteur a précisé, par ailleurs, les services de banque par Internet, qui font défaut dans le pays, sont également proposés à la clientèle, consistant en un service Internet « unique aussi avantageux qu'innovant » qui permet de consulter son compte bancaire et d'y effectuer des opérations à distance de chez soi. De même que, dit-il, d'autres produits tels la consultation du compte par téléphone et par SMS viendront compléter cette offre. Pour sa part, la banque privée, la Housing Bank Algérie (the Housing Bank for Trade and Finance) a lancé de nouveaux produits durant l'été. L'annoncé faite par son directeur général, Kamal Hamdi Yaghmour, consistait en l'octroi des crédits pour financer un mariage, un voyage ou encore une formation. Avec des taux d'intérêt pour les trois cas de 8%, les crédits pour financer les noces peuvent atteindre une valeur de 500 000 DA et 200 000 DA pour les crédits de formation et voyages. Quant à la Société Générale, elle vient de lancer son « crédit étudiant » destiné aux financements de la formation des étudiants bénéficiaires dans les grandes écoles. Loin d'être exhaustifs, ces quelques exemples cités renseignent si besoin est que le créneau de la consommation par crédit renferme des opportunités encore inexploitées. Un créneau qui connaîtra un essor certain dans les années à venir, mais avec son revers de médaille pour certains : un excès d'endettement. Mais en arrivant là, il est utile de souligner dans des pays où ce genre de pratiques commerciales et bancaires sont avancées, un label « qualité crédit » existe et engage les établissements de crédit qui l'affichent à respecter une charte de qualité, dépassant les simples obligations légales.
