L'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) connaît depuis quelques jours un important mouvement de protestation des étudiants qui dénoncent « la mauvaise gestion des responsables et la dégradation des conditions de vie au niveau des résidences ». En ce début de Ramadhan, les 3000 résidents de la cité universitaire Hasnaoua I se sont en effet soulevés pour crier leur ras-le-bol contre la direction de cette résidence après avoir constaté que « rien n'a changé depuis la rentrée. Les travaux de réfection des pavillons et la réalisation des nouveaux blocs sanitaires, entamés l'année dernière, ne sont pas encore achevés », explique Sofiane, membre du comité de cité. La mauvaise qualité de la restauration, surtout durant cette période de jeûne, a provoqué l'ire des résidents qui ont exposé sur la voie publique les marmites de riz mal cuit et les caisses de fruits pourris. Un acte qui n'a pas laissé indifférents les automobilistes qui se sont montrés solidaires avec les protestataires qui affirment avoir vainement interpellé, à maintes fois, les responsables de l'UMMTO pour mieux prendre en charge leurs problèmes. Ces derniers mettent à l'index, en premier lieu, le directeur de leur résidence ainsi que la directrice des œuvres universitaires de Hasnaoua (DOUH), qu'ils accusent de négligence. Sinon, « comment peuvent-ils fermer deux des trois unités de restauration qui ne sont ouvertes que tardivement, alors que les étudiants étaint là depuis septembre et dont la plupart était en période d'examen », s'insurge Ferhat, étudiant en médecine. L'insécurité qui règne aussi au niveau de ces résidences pose problème. « Les étudiants sont agressés à l'intérieur de l'université au su et au vu de tout le monde. Mais il semble qu'aucun responsable ne se soit interpellé. Aucune mesure n'a été prise pour mettre fin à l'anarchie qui règne au sein de nos cités et campus, depuis maintenant quatre années », ajoute-t-il dépité. Devant l'état de déliquescence dans lequel se retrouve l'UMMTO depuis ces quatre dernières années, les étudiants ont décidé d'agir en observant, il y a près d'une semaine, un sit-in au niveau de la résidence des jeunes filles Bastos (Hasnaoua II). Les protestataires ont unanimement exigé le départ de la directrice de cette cité qui n'est autre que la responsable de la DOUH. « Les résidentes de cette cité font face aux mêmes difficultés que nous les garçons. Pire, pour s'approvisionner en eau, elles doivent se battre assez souvent devant une citerne qui ne satisfait pas leurs besoins », indique Nadir, l'un des membres de la coordination locale des étudiants (CLE). Ils déclarent que « l'université de Tizi Ouzou n'est pas une propriété individuelle. C'est un lieu de savoir qui a toujours été à l'avant-garde des luttes pour les libertés ». Des actions de protestation sont prévues par le CLE, dont les membres affichent une réelle volonté pour faire aboutir leurs revendications.