Le fait de faire appel à un renfort de 5000 policiers pour assurer la sécurité des citoyens et des biens dans la capitale prouve que, durant ce mois de Ramadhan, la petite et moyenne délinquances - puisque c'est elle qui est visée au même titre que le terrorisme - seraient en nette croissance, ce qui est loin de constituer un phénomène nouveau lorsqu'on veut bien se persuader que ce mois d'indolence reste propice à toutes sortes de méfaits. En effet, sans se référer à des statistiques officielles, qui ne sont, au demeurant, pas toujours conformes à la réalité, le constat d'une augmentation sensible des actes de banditisme et de brigandage peut être soutenu par de nombreux habitants de la cité qui ont été victimes eux mêmes d'agressions ou qui ont assisté à des scènes d'agression sur d'autres personnes sans avoir la possibilité ou la volonté d'intervenir. Les témoignages qui se succèdent et qui n'ont rien d'anecdotiques, puisque les plaintes s'accumulent sur les bureaux des commissariats de police, font ressortir, d'une part, l'audace des petits voyous qui agissent désormais en plein jour et en groupes organisés, et d'autre part, le manque de solidarité qui frôle l'incivisme des citoyens dont la réaction face au danger est souvent de détourner les yeux. Si on ajoute le fait que le nombre de policiers dont la mission est précisément de traquer ces délinquants s'avère insuffisant proportionnellement à la multiplication des actes de vol et de voie de fait, on comprend l'urgence ressentie par les autorités d'amplifier les moyens d'action pour une meilleure efficacité dans cette lutte un peu spéciale, d'autant que l'exaspération des citoyens devant la menace constante d'une agression qui peut survenir n'importe où et à n'importe quel moment ne cesse de se manifester, accusant même souvent les pouvoirs publics de se montrer trop passifs. Il faut remarquer que, généralement, c'est dans les quartiers populaires et populeux qu'on enregistre le plus grand nombre d'agressions. Celles-ci sont commises, pour la plupart, à l'aide d'armes blanches par des adolescents désœuvrés qui agissent en bande de trois ou quatre individus. Hommes et femmes, sans distinction, personne n'est épargné à partir du moment où la victime potentielle constitue une proie facile au braquage. Ainsi, portefeuilles et sacs sont visés, soumettant leurs porteurs à des risques de violence au cas où il y aurait résistance. Les vols de portables, qui se commettent au grand jour et au milieu d'une foule de badauds, sont entrés dans la banalité, tandis que les visites nocturnes des appartements et des villas connaissent, elles aussi, une fréquence inquiétante. La tâche devient encore plus ardue pour les agents de sécurité déjà mobilisés pour combattre le terrorisme, avec la recrudescence des agressions pour vol sur les personnes. Elle serait cependant moins compliquée si les citoyens, par leur solidarité, prêtaient leur assistance dans une affaire de sécurité qui nous concerne tous.