Près d'une centaine de cas de fièvre boutonneuse méditerranéenne ont été déclarés au niveau du service de prévention et d'épidémiologie du CHU, et ce, seulement pour les 9 premiers mois de l'année en cours. Ce chiffre ne dépassait pas les 47 cas, enregistrés durant toute l'année 2004. Les spécialistes soulignent une nette augmentation de cette infection (zoonose) dont la transmission se fait de l'animal à l'homme. Il importe de préciser que le principal vecteur de la fièvre boutonneuse, caractéristique du bassin méditerranéen, est bien le chien. En effet, le phénomène des chiens errants qui infestent toujours la ville et sa périphérie demeure le premier mis en cause dans la déclaration et l'évolution de cette maladie infectieuse qui n'est pas sans danger sur la santé humaine. Plus de la moitié des cas reçus sont des hommes. Un constat que les spécialistes expliquent par le fait que « les hommes sont plus que les femmes au contact d'animaux, notamment les chiens. IL renforce l'idée que le contact direct avec cet animal est le premier incriminé dans l'apparition de la maladie ». Il faut, par ailleurs, souligner que ces chiffres ne concernent que les malades admis au niveau du CHU, sans compter ceux orientés vers les autres secteurs de santé de la wilaya. La bactérie responsable de l'infection est transmise par des tiques de chiens. « La piqûre de la tique n'est toujours pas visible car elle est indolore et très petite, d'où la difficulté de diagnostiquer la fièvre boutonneuse qu'on confond souvent avec un syndrome grippale car, les symptômes sont identiques », explique une épidémiologiste. La tique se fixe souvent au niveau de l'aisselle et les cheveux où elle est difficilement détectée. « Une semaine après la piqûre, la maladie se manifeste par une fièvre, des céphalées, douleurs musculaires et frissons. Une éruption de boutons se fait après quelques jours avec poussée importante sur tout le corps et risque de conjonctivite », ajoute notre interlocutrice. Les complications de la fièvre boutonneuse sont possibles avec risque de méningite et d'hépatite. Le traitement repose sur une antibiothérapie qui doit se faire en temps réel. Mais, la prévention reste la meilleure voie pour éradiquer cette maladie zoonose, par l'éradication du phénomène des chiens errants et leur désinfection.