Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, et Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, ont installé hier, au siège du ministère du Tourisme, le comité intersectoriel de concertation entre les deux départements ministériels. Ce comité conjoint associant les experts vise la prise en charge concertée de l'élaboration des études relatives au schéma national d'aménagement touristique, la définition conjointe de la stratégie de développement touristique dans son volet environnement et de son intégration dans les instruments d'aménagement du territoire et de développement durable, et l'examen des plans d'aménagement des zones d'expansion touristique (ZET) en vue d'un traitement approprié des zones à préserver et des zones de protection et de suivi du pilotage des grands projets d'aménagement touristique. Parmi les opérations communes qui nécessitent la conjugaison des efforts figurent la sensibilisation des estivants et des exploitants sur ces thèmes et la participation du mouvement associatif dans la sauvegarde des plages, l'interdiction des activités qui peuvent nuire à la santé publique et à la pollution des eaux de mer, l'interdiction de jeter les ordures et déchets sur le littoral et la lutte contre l'extraction du sable. Le ministre du Tourisme a mis l'accent sur la volonté du gouvernement de prendre en charge le dossier du développement durable du tourisme. Les mesures d'aide et de soutien à l'activité touristique ont pour objectifs d'impulser la croissance économique, d'encourager la compétitivité dans le secteur, de promouvoir un environnement propice à l'encouragement de l'esprit d'entreprise et au développement du tourisme, et surtout de faciliter l'accès des investisseurs nationaux ou étrangers aux instruments et services financiers adaptés à leurs besoins. Le ministre a parlé dans son allocution de l'importance du tourisme balnéaire et du tourisme saharien. La priorité est d'augmenter le nombre des plages autorisées à la baignade, actuellement de 291 plages sur un total de 450. Chérif Rahmani a constaté que « la majorité des ZET est située sur le littoral, mitoyenne des zones vulnérables et qui recèlent un patrimoine naturel, historique et archéologique inestimable. Il faut concilier le tourisme et la protection des ressources et des paysages. 110 pays ont une façade maritime (70%) dont l'Algérie mais malheureusement l'Algérien ne semble pas accorder un intérêt fort à la protection du littoral et tourne le dos à la mer. Le tourisme balnéaire, qui s'appuie sur des ressources naturelles et des réserves culturelles, est un axe majeur du gouvernement et une opportunité économique importante pour la société ». Le tourisme est une industrie qui est capable d'animer tous les secteurs économiques. « C'est une activité de contacts qui génère les changements de mentalités, brise les enfermements et permet de sortir des intégrismes ». Il a révélé qu'il y avait « des conflits d'usage » sur le littoral entre le touriste, l'agriculteur, l'industriel et l'écologiste, mais « il appartient à l'Etat d'arbitrer ». Une politique du littoral est en préparation. Dans les prochaines semaines, un appel d'offres national avec cahier des charges sera lancé pour définir où s'arrête le littoral. « Le tourisme peut être l'or blanc qui remplacera la rente pétrolière », a affirmé Rahmani. Les ZET sont des espaces d'intérêt général et d'utilité publique qui bénéficient de la protection de l'Etat. Le ministre du Tourisme a annoncé le lancement des études sur le tourisme saharien pour mieux cerner les besoins de ce genre de tourisme.