A l'horizon 2025, le nombre de touristes atteindra 1,8 milliard dans le monde. Une dizaine de zones d'expansion touristique (ZET) seront sélectionnées et proposées aux investisseurs étrangers. Ces zones à haute valeur touristique, sont en cours de qualification par un comité d'experts de différents secteurs, installé par le ministère du Tourisme. C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre du Tourisme, M.Noureddine Moussa, lors de l'installation du comité intersectoriel de concertation entre son département et celui de l'Environnement. Il dira aussi qu'une étude est en cours pour l'aménagement et la qualification de 22 autres ZET sur les 147 identifiées, d'une superficie globale de 47 073 ha et ce, à l'horizon 2010. «Un travail en commun doit se faire pour assister ces zones qui se trouvent sur le littoral et recèlent un patrimoine naturel important.» Concernant les demandes d'investissement touristique qui restent en suspens, le ministre a indiqué que son département a recensé un peu plus de 548 dossiers. Une commission chargée de l'étude de validité de ces demandes a été installée, à cet effet. Ainsi, sur les 14 wilayas concernées, souligne M. Noureddine Moussa, la commission a fait déjà 6 wilayas de l'Ouest. Sur cette question, le ministre a été clair: «Ce n'est pas évident que tout dossier ait un intérêt certain pour être retenu. Certains d'entre eux ne répondent pas aux conditions exigées», lance-t-il citant l'exemple de la wilaya de Mostaganem, dont 3 demandes seulement ont été acceptées sur les 24 déposées. Le ministre a insisté sur la coordination des actions des deux départements ministériels en matière d'investissement et d'aménagement touristique, notamment l'aménagement des plages algériennes. Sur ce point, beaucoup reste à faire, estime-t-il. «En 2004, nous avons dénombré 291 plages interdites à la baignade sur un total de plus de 450. Ces plages doivent être prises en charge et dépolluées pour la prochaine saison estivale». Le ministère du Tourisme procèdera à l'élaboration, avec l'aide de spécialistes, du schéma national d'aménagement touristique qui prendra ancrage dans le schéma national d'aménagement du territoire. Des plans d'aménagement, qui nécessiteront l'implication de tous les intervenants pour que les projets touristiques soient pris en charge sous tous les aspects, seront également élaborés. Ces projets prendront en compte, selon le ministre, la dimension de développement durable. De son côté, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M.Chérif Rahmani, a soulevé dans son intervention plusieurs problématiques relatives à la situation actuelle des zones touristiques en Algérie. Avant de parler de l'Algérie, M. Rahmani avance quelques chiffres concernant le tourisme dans les pays du monde. Sur les 188 pays, indique-t-il, 110 (75%) ont une dimension maritime tout comme l'Algérie. Pour lui, ce qui est visé c'est le tourisme international. «Nous nous situons dans le Bassin méditerranéen, l'endroit le plus prisé par les touristes. Malheureusement, l'Algérien ne semble pas accorder un intérêt fort à la protection du littoral et se détourne de la mer.» Il considère que le tourisme balnéaire est une priorité et il est essentiel d'y apporter un intérêt particulier. Dans 40 pays du monde, souligne-t-il, la première source d'investissement est liée à l'activité touristique. «Il peut être pour nous l'or blanc». En 2004, 800 millions de touristes ont été enregistrés. Ce chiffre atteindra à l'horizon 2025 près de 1,8 milliard. «L'Algérie devrait attirer une partie importante de ce flux». Le ministre insiste ainsi sur la préservation et la valorisation d'un potentiel touristique encore vierge. Dans ce cadre, un appel d'offres sera lancé prochainement pour baliser géographiquement l'ensemble du littoral. Un bilan des exploitations des sols sera également fait pour élaborer une carte d'occupation identifiant les zones humides et ce, en collaboration avec l'Asal. Il y a lieu de citer également la loi sur le littoral qui bloque et gèle toute activité qui va au-delà des limites. Pour le ministre, toutes ces actions sont nécessaires mais pas suffisantes. Raison pour laquelle il suggère un effort complémentaire d'autocontrôle de l'investisseur. Enfin, un document de «bonne conduite» sera signé tout prochainement entre le Commissariat national du littoral et l'Agence nationale de développement touristique.