Alger la Blanche, cité des Beni Mezghenna et ville de Sidi Abderrahmane est décrétée, selon une étude britannique spécialisée parue dans The Economist Intelligence Unit, l'une des six mégalopoles les moins vivables dans le monde. Autrement dit, la lanterne rouge dans le classement des 127 pays, établi par le bureau de recherche. Conditions sanitaires, infrastructures, cadre de vie, sécurité, environnement sont entre autres paramètres sur la base desquels les promoteurs de l'enquête arrêtent le rang de la ville. S'il est déplacé de comparer Alger à Vancouver, Melbourne, Genève ou Vienne qui caracolent en tête des cités où il fait bon vivre, il serait inconvenant de ne pas se mesurer à des capitales arabes du Bassin méditerranéen, des villes qui offrent des conditions de vie aussi agréables qu'intéressantes. En témoigne le taux de tourisme qui afflue vers les villes comme Tunis, Marrakech, Tanger, Alep, Damas, Beyrouth ou encore Tel-Aviv qui, en dépit des violences au quotidien, demeure la destination la plus prisée de la région du Proche-Orient. Erigée au rang de gouvernorat, il y a quelques années, Alger n'a pas été en mesure de répondre aux conditions d'une ville digne de statut de capitale. Après la dissolution du gouvernorat, les chantiers sont restés en suspens, voire par endroits un réceptacle de salissures. Morcelée en plusieurs Epic, l'administration a du mal à accorder ses violons en matière d'harmonisation urbanistique, de valorisation des espaces, de gestion administrative efficiente et de projection infrastructurelle fiable. L'absence de coordination entre les services concernés est on ne peut plus patente. Les carences relevées par ci-par là sur le plan de gestion de la voirie, du nettoiement, de l'embellissement, de la construction, des services du transport pour ne citer que ces volets demeurent le talon d'Achille d'une cité qui ahane. Qui avance à reculons. Qui s'essouffle. Tout simplement, une ville à repenser. Dans la foulée, il y a lieu de citer les chantiers qui font du surplace à cause des entreprises qui ne respectent pas le cahier des charges, encore moins la règle du jeu et une administration qui fait très souvent l'impasse sur le contrôle. Et passe des retards enregistrés dans la livraison des ouvrages d'utilité publique à l'image des trémies, devenues un cauchemar pour le premier responsable des travaux publics. Quant au métro d'Alger, qui avance à pas comptés et du projet des trams susceptibles de désengorger la capitale, c'est une autre histoire ! En somme, un constat qui nous conduit à nous interroger si Alger mérite d'occuper un tel rang : le dernier de la classe ?