Alger peine à gérer la cité. Son statut de capitale ne cesse de se déliter pour épouser les contours d'une gestion apathique patente, et ce, au fil des années qui ont précédé l'indépendance. Autrement dit, depuis quarante-quatre bonnes années. La brochette de walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya n'ont jamais réussi à donner une image digne d'une capitale. Mieux encore, et n'ayons pas peur des mots : Alger se rurbanise. Alger la Blanche, cité des Beni Mezghenna et ville de Sidi Abderrahmane a été décrétée, rappelons le, en octobre dernier — selon une étude britannique spécialisée parue dans The Economist intelligence Unit —, l'une des six mégalopoles les moins vivables dans le monde. En termes clairs, elle est lanterne rouge dans le classement des 127 pays, établi par le bureau de recherche. Conditions sanitaires, infrastructures, cadre de vie, sécurité, transport, environnement sont entre autres paramètres sur la base desquels les promoteurs de l'enquête arrêtent le rang de la ville. Les carences relevées par-ci par-là sur le plan de gestion de la voirie, du nettoiement, de l'éclairage, de l'embellissement, de l'infrastructure, des services du transport pour ne citer que ces volets demeurent le talon d'Achille d'une gestion ô combien déficiente. L'on vient, une énième fois, d'apprendre cet amer constat lors d'un rendez-vous qui a réuni le ministre de l'Intérieur et les responsables de l'exécutif de la wilaya. Le membre du gouvernement tancera littéralement les gestionnaires et élus d'être amorphes dans les préparatifs de l'événement que la cité s'apprête à accueillir en 2007. La coquette ville de Mascate donnera le relais à Alger qui, l'espace d'une année, sera promue capitale culturelle du monde arabe. Mais pourquoi l'on ne daigne sortir de ses gonds qu'à l'approche d'une manifestation pour se rendre compte que rien ne tourne en rond dans une capitale ? Pourquoi s'échine-t-on à mettre tout son beau monde au travail que l'espace d'un événement ? Une fois les lampions éteints, tout le monde revient à ses vieux réflexes.