L'Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) rendra public prochainement son quatrième rapport d'évaluation du réseau déployé par les trois opérateurs de téléphonie mobile (OTA, WTA et Mobilis) et des services offerts à leurs abonnés. C'est du moins ce qu'a révélé M. Belfodil, président de l'ARPT, lors d'une rencontre-débat enregistrée lundi dernier à Alger et diffusée hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. La rencontre, organisée par le magazine Algérie-Entreprise, a vu pour la première fois, la participation des trois opérateurs invités à donner leur point de vue sur la question thématique autour de laquelle le débat s'est articulé : que nous réserve la révolution des télécoms ? La présence du président de l'ARPT et sa participation au débat ont été mises à profit pour éclaircir certaines ambiguïtés quant à la mission publique assurée par l'Autorité et son rôle de régulateur d'un secteur en pleine révolution. M. Belfodil dira à ce propos que l'une des principales tâches qui incombe à l'ARPT est celle d'effectuer régulièrement des évaluations afin de s'assurer que le cahier des charges est bel et bien respecté par les opérateurs de télécoms. Le même responsable a précisé à cet effet que la quatrième évaluation, dont les résultats seront connus fin octobre, sera plus rigoureuse et touchera également, cette fois-ci, les équipements utilisés par l'opérateur. Sur le rôle assuré par l'Autorité, son président dira qu'il s'agit d'une « mission simple et compliquée en même temps ». « Nous devons amener l'opérateur à travailler selon les règles régissant le secteur », a-t-il indiqué et de préciser à cet effet que « des lacunes et des dérapages ont été constatés à un moment donné mais des rectifications ont été vite apportées ». Selon le même responsable, le marché des télécoms est aujourd'hui mieux structuré mais « une véritable concurrence ne saurait voir le jour avant d'atteindre au moins 50% de télédensité et de pénétration ». Interrogé sur le nombre d'abonnés et les chiffres qui ont poussé à se demander s'ils sont bien réels, le président de l'ARPT a indiqué que l'Autorité se remet au comptage remis par les trois opérateurs et ne prend en considération que le nombre des puces en activité représentant aujourd'hui près de 11 millions d'abonnés. L'autre question qui devait inévitablement être abordée, malgré l'absence du représentant d'Algérie Télécom, a concerné le dossier sensible de l'interconnexion. Un dossier en cours d'instruction au niveau de l'ARPT, chargée de trancher dans un litige opposant un opérateur privé, en l'occurrence Orascom TelecomAlgérie (OTA) à une institution publique, Algérie Télécom. Selon les explications fournies par le directeur général d'OTA, Hassan Kabbani, Algérie Telecomserait en train de surtaxer l'opérateur égyptien pour le droit de passage des communications du fixe au mobile et du mobile au fixe. Se voulant plus précis, M. Kabbani a affirmé qu'Algérie Telecomfacture la location des espaces nécessaires à l'installation des équipements de Djezzy à 15 000 dinars, voire 20 000 dinars le mètre carré. L'énergie électrique, quant à elle, est calculée, selon le même responsable, sur la base de 5000 dinars le KW/heure. Pour le président de l'ARPT, ce type de problème entre opérateurs de téléphonie existe de par le monde. Il n'en demeure pas moins qu'une décision finale doit être prise par l'Autorité de régulation pour lever cette accusation d'« abus de dominance » qui pèse sur Algérie Telecomou conforter l'opérateur qui se dit financièrement lésé par des pratiques de surtaxe.