Les services des télécoms représentent aujourd'hui 4% du PIB, soit 250 milliards de dinars. La régulation reste l'un des outils majeurs d'attraction des investissements et de développement de la concurrence. C'est la mission principale assignée à l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt). Et c'est dans cet environnement, caractérisé par une évolution fulgurante de la téléphonie mobile dans notre pays, que l'Arpt a procédé à l'élaboration d'un nouveau plan de numérotation téléphonique. La nouvelle numérotation passera de neuf à dix chiffres, le 22 février 2008, à 1 heure du matin. L'invité de la rubrique «A coeur ouvert» de L'Expression, le président de l'Arpt, Mohamed Belfodil, a précisé que les abonnés garderont les mêmes numéros de portable, sauf qu'un chiffre supplémentaire attribué par l'Arpt à chacun des trois opérateurs de téléphonie sera introduit après le zéro. Ce chiffre est identique au chiffre qui identifie l'opérateur. C'est-à-dire, le 5 pour Wataniya Télécom Algérie, le 6 pour Algérie Télécom Mobile (opérateur historique) et le 7 pour Orascom Télécom Algérie. Les lignes débutant par la série des 090 partagée entre Mobilis et Djezzy s'aligneront sur leurs opérateurs respectifs, en prenant soit un 6, soit un 7. Pour le fixe dont la migration interviendra en juillet 2009, il s'agit d'introduire le chiffre unique 4 après le zéro. Pour l'international, il n'y aura pas de changement. M.Belfodil explique que la mise en place de ce nouveau plan, qui durera 50 ans, répond aux demandes de plus en plus croissantes des opérateurs et, par ricochet, des utilisateurs en numéros, en mettant à leur disposition une réserve satisfaisante dans ce sens. Le processus de mise en oeuvre de ce plan a été enclenché en mai 2006. Une étude a été menée en étroite collaboration avec les opérateurs et avec la participation d'un expert du cabinet de conseil français, Arcome, indique le président de l'Arpt. Le nouveau plan, soutient-il, facilitera dans un temps, plus au moins cours, l'introduction de la notion de portabilité du numéro de téléphone mobile de l'abonné, en lui offrant la possibilité de garder le même numéro chez les autres opérateurs. 28 millions d'abonnés au réseau mobile En outre, l'invité de la rubrique «A coeur ouvert» a indiqué que les services des télécommunications ont connu une évolution fulgurante et représentent aujourd'hui 4% du PIB, soit 250 milliards de dinars, alors qu'en 2001, ils n'étaient que de 20 milliards de dinars. D'autres statistiques, qui concernent le secteur des télécoms, ont été également fournies. Ainsi, l'Algérie clôturera avec 28 millions d'abonnés au réseau mobile. La répartition du nombre d'abonnés par opérateur fait ressortir qu'Algérie Télécom Mobilis (ATM) en compte 9.414.694 à fin novembre 2007 avec 35,3% de parts de marché, Orascom Télécom Algérie (OTA) compte 13.061.769 d'abonnés avec 49% des parts, et Wataniya Télécom Algérie dénombre 4.171.835 d'abonnés avec 15,7% des parts. La télédensité en Algérie atteint les 84%, selon l'Arpt. Elle concerne les réseaux fixe (9,20%) et mobile 74,81%). Il s'agit, donc, de l'un des taux les plus élevés, ce qui met l'Algérie à la tête du podium au Maghreb et en Afrique. En septembre 2007, la part du marché de téléphonie mobile de ATM a atteint les 35,96%, celle de OTA 50,28% alors que WTA vient d'atteindre 12,76%. Dans les deux régions Meda et Mena, indique l'Arpt, la part de marché des opérateurs mobiles entrants, ne dépasse pas les 20%. 250.000 emplois directs et indirects créés Pour ce qui est du déploiement des réseaux mobiles, en septembre 2007, les réseaux des trois opérateurs mobiles couvrent les chefs-lieux des 48 wilayas, la totalité des territoires des wilayas du Nord et les principaux axes routiers. A fin septembre, OTA a déployé 5713 stations de base (BTS) contre 4048 stations, pour ATM, et 1928 pour WTA. Le développement du secteur des télécoms s'est traduit par le développement de l'emploi en contribuant à la création de 250.000 emplois directs et indirects. Par ailleurs, l'Arpt entend assainir les puces non identifiées sur le marché, en travaillant en étroite collaboration avec les trois opérateurs de téléphonie. La situation a été rétablie, mais pas totalement, souligne M.Belfodil. L'Arpt procèdera immédiatement à la résiliation de la ligne non identifiée. Mais, pour le président de l'Arpt, tout problème ne doit pas être réglé avec brutalité. C'est l'ultime recours qui toucherait un petit paquet, a-t-il indiqué. L'introduction du roaming domestique envisagée Sur le roaming international, M.Belfodil a déclaré: «Nous sommes en discussion avec les régulateurs arabes afin d'aboutir à une tarification unique». Concernant le roaming domestique ou national, il ne sera pas, selon l'invité de L'Expression, introduit pour le moment. «Nous envisageons de l'introduire. Toutefois, il y a d'abord les obligations de couverture de réseau que nous avons imposées aux opérateurs avant de passer à cette étape.» Le roaming national permet à un abonné d'un opérateur mobile d'utiliser un autre réseau, là où le premier n'offre pas de couverture ou vice versa. Le client sera donc accueilli sur le deuxième réseau. «Les experts du domaine disaient que le secteur des télécoms était considéré comme le résultat de la croissance des autres secteurs. Aujourd'hui, ils ont changé d'avis pour le considérer comme le vecteur du développement. C'est un secteur qui doit entraîner le développement des autres secteurs», a conclu M.Belfodil.