Le projet d'un nouveau siège pour l'ENS vient d'être proposé à l'étude par le wali de Constantine durant la dernière session de l'APW, au cours de laquelle le directeur de l'Ecole normale supérieure du plateau du Mansourah présenta un état des lieux qui ne reflète guère le prestige d'un établissement à caractère régional. M. Chibane, qui préside aux destinées de l'ENS, ne manquera pas de rappeler les conditions critiques que l'école a vécues durant la saison écoulée. « L'école a connu des perturbations dues au non recrutement des diplômés issus des wilayas de Biskra, Bordj Bou Arréridj, Oum El Bouaghi et Constantine, cela en sus des problèmes d'hébergement connus par les nouveaux étudiants au sein de la cité universitaire de la nouvelle ville Ali Mendjeli », expliquera-t-il. Une situation qui sera vite exploitée, comme à chaque rentrée universitaire, par les organisations estudiantines pour aboutir à une saison terminée en difficulté, même si l'établissement a pu régler la question lancinante des recrutements en collaboration avec les directions de l'éducation des wilayas concernées. Cela n'épargnera pas à l'ENS de nouveaux soucis pour la nouvelle saison 2005-2006, surtout que l'école, qui demeure le seul établissement assurant une formation des enseignants du cycle moyen et secondaire pour les 18 wilayas de toute la région est du pays, est appelée à accueillir, dans des conditions extrêmes, 2100 étudiants, dont 584 nouveaux répartis sur 70 groupes. « Nous n'arrivons plus à faire face à une forte demande qui s'exprime d'une manière assez forte dans les filières des langues étrangères surtout de la part des filles qui représentent 88% de l'ensemble des inscrits », affirme M. Chibane. Il est vrai que dans une école où les débouchés sont quasiment assurés, l'accès doit se faire par le biais d'une commission de sélection. Les places limitées sont chèrement acquises. Au fil des années, le siège du plateau du Mansourah, qui n'a réceptionné aucune nouvelle structure pour la saison 2005-2006, est devenu trop exigu pour recevoir une charge supplémentaire. Les 26 classes de cours, les trois amphithéâtres, les deux laboratoires des langues et les deux laboratoires d'informatique sont largement dépassés, alors que la cantine n'offre que 250 repas dans des conditions inconfortables. L'encadrement assuré par 160 enseignants, dont 60 permanents est loin de répondre aux exigences. L'ENS devra faire face à un déficit de 87 enseignants qui sera couvert par des détachements sollicités au sein de l'université des frères Mentouri. C'est dire que la saison ne sera guère de tout repos pour un secteur qui en demande encore plus où les prévisions pour l'horizon 2009-2010 affichent des besoins exprimés par le ministère de l'Education nationale et qui devront atteindre 8691 enseignants pour l'enseignement moyen et 1641 pour le secondaire. Un véritable défi pour l'Ecole normale supérieure qui n'assure jusqu'à présent et au plus fort de son régime un taux infime de 5,61% des exigences réellement annoncées pour la rentrée universitaire 2008-2009. Cela explique en grande partie l'urgence de réaliser un nouveau siège d'une capacité de 3000 places pédagogiques qui devra aussi assurer une formation de qualité et des conditions d'accueil du moins acceptables. Le projet devra être incessamment inscrit par la wilaya de Constantine alors que le choix du terrain sera prochainement arrêté. Alors que la direction de l'ENS a porté son choix sur la commune de Aïn Smara, il n'est pas écarté que le nouveau site de l'école soit abrité par la nouvelle ville Massinissa dans la commune d'El Khroub ou à défaut à la nouvelle ville Ali Mendjeli.