Peu nombreux ou rares sont ceux qui savent que l'Algérie compte parmi les cinq pays arabes (le seul pays au Maghreb aussi) à publier une revue sur des travaux de recherche en histoire des mathématiques. Dans le monde, on compte un maximum de 2000 éditions de ce genre. Indexée par la prestigieuse American Mathematics Society (AMS), la publication algérienne Maghreb Mathematics Al Review est produite, depuis 1994, par l'Ecole normale supérieure (ENS) de Kouba, nous révèle M. Djebaïli, sous-directeur de la post-graduation et de la recherche scientifique. Auparavant, elle était domiciliée au niveau de l'USTHB d'Alger. Cette revue semestrielle, ajoutera-t-il, comprend généralement huit à dix articles expertisés à 95% par des professeurs algériens vivant à l'extérieur du pays ou par leurs homologues étrangers. Il faut savoir également qu'il existe une association sur l'histoire des mathématiques arabes que préside M. Atik, professeur à l'ENS. Ses membres se préparent, dès maintenant, à participer au 5e Colloque sur les mathématiques arabes qui se tiendra à Tunis en décembre prochain. Cette manifestation se tient tous les deux ans dans un des trois pays maghrébins. En 1986, c'était en Algérie (Tipasa), suivi en 1988 en Tunisie, puis en 2000 au Maroc et en 2002 encore en Algérie. L'ENS, dira son directeur, le Dr Abdelhamid Meraghni, est dotée de huit laboratoires de recherche jouissant d'une autonomie de gestion financière. « Près de 200 chercheurs y travaillent, soit sur les projets du CNEPRU relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, soit sur les projets du PNR relevant de l'ANDRU, soit aussi sur le projet du CMEP parrainé par la France », ajoutera-t-il. D'ailleurs, actuellement, précise-t-il, l'ambassade de ce pays à Alger pilote un projet entrant dans le cadre du Fonds de solidarité prioritaire (FSP) et destiné aux quatre ENS d'Algérie (Kouba, Bouzaréah, Constantine et Oran). Devant prendre effet à partir de janvier 2005, ce projet vise, entre autres, l'introduction de nouvelles techniques et technologies d'enseignement, l'usage de nouvelles langues et l'amélioration des cours. « C'est là un indicateur du rang qu'occupe notre école, notamment par rapport à nos partenaires étrangers », indiquera M. Meraghni, un électronicien de formation, en fonction à la tête de l'ENS depuis août 2000. La post-graduation doctorale (nouveau régime) est là pour prouver ce rang puisque l'ENS enregistre 22 inscrits en sciences disciplines (maths, physique, chimie et biologie) et 17 autres en didactique des sciences ; une filière unique en Algérie et en Afrique, mais dont l'apparition avait commencé, les années passées, par 5 soutenances en magister, précisera M. Djebaïli. D'un autre côté, l'Ecole normale supérieur a vécu, de 1987 à juin 2004, exactement 143 soutenances de magistère dont 8 rien que pour cette année. Quant à la vocation première de l'ENS, elle consiste à former des professeurs de l'enseignement moyen (bac + 4) et ceux de l'enseignement secondaire (bac + 5). L'accès est accordé prioritairement aux titulaires du baccalauréat (mention très bien et bien). Ceci avec la condition d'obtenir une moyenne générale aux épreuves écrites du bac égale ou supérieure à 11 dans les séries suivantes : sciences exactes, sciences de la nature et de la vie ou technologie (génie civil, génie mécanique, et génie électrique). L'ENS de Kouba, qui a été créée le 24 avril 1964, a préféré célébrer le 40e anniversaire de sa création au mois de novembre prochain, nous fait savoir M. Meraghni. A rappeler que l'ENS de Kouba est chargée de la formation des formateurs dans les sciences fondamentales, celle de Bouzaréah forme dans le domaine de la musique, celle de Constantine dans la discipline des sciences humaines et celle d' Oran dans les technologies.
