Les réserves de change de l'Algérie ont atteint, à fin septembre dernier, quelque 51,7 milliards de dollars, a indiqué, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, devant les membres de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN). Les réserves algériennes de devises étrangères franchissent pour la première fois la barre symbolique des 50 milliards de dollars. Celles-ci se chiffraient à 46 milliards de dollars au 31 mai dernier contre 43,1 milliards à fin 2004 et 32,9 milliards de dollars en 2003. Pour rappel, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a avancé mardi dernier le chiffre approximatif de 49 milliards de dollars actuellement. La flambée des cours internationaux du pétrole depuis près de deux ans est à l'origine de ces montants records, qui représentent à peu près deux années et demie d'importations au rythme actuel. Les cours du brut se situent actuellement autour de 60 dollars le baril. Les réserves de change de l'Algérie étaient, en 1999, à leur plus bas niveau avec 4,4 milliards de dollars à peine. En 2000, elles devaient amorcer une remontée progressive atteignant 11,9 milliards de dollars, puis 17,9 milliards en 2001, avant de connaître une reconstitution conséquente en 2002 pour dépasser, à cette date, les 23 milliards de dollars. L'autre bonne nouvelle annoncée par le gouverneur de la Banque d'Algérie a trait au fait que le montant de la dette extérieure est tombé, à cette même échéance, en dessous du seuil des 20 milliards de dollars. En effet, celui-ci n'est plus que de l'ordre de 17,8 milliards de dollars contre 21,4 milliards à fin 2004, ce qui équivaut à une baisse de 3,6 milliards de dollars en 9 mois. Cette embellie sur le front de la dette est le fruit, selon M. Laksaci, à la fois de la hausse des réserves de change, des remboursements par anticipation et d'une « meilleure gestion de l'endettement extérieur ». Selon les dernières notes de conjoncture du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, la position extérieure de l'Algérie devrait rester favorable durant les prochains mois. Dans un rapport consacré à la situation financière de l'Algérie, publié en septembre dernier, la Banque mondiale reconnaît ainsi que la baisse du montant de la dette témoigne bien de la solidité de la position financière extérieure de l'Algérie. Pour la Banque d'Algérie, ce rétrécissement de la dette reflète effectivement une solidité marquée de la position financière extérieure du pays et de sa viabilité à moyen terme. Une telle viabilité est, note-t-elle, favorable à l'amélioration de la compétitivité externe, elle-même nécessaire pour une intégration plus efficace de l'économie algérienne aux échanges extérieurs, avec particulièrement l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne et l'adhésion prochaine de l'Algérie à l'OMC.