Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, le professeur Redjimi, se disait un homme de concrétisation, pas de promesses. Un discours qui semblait répondre aux attentes du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) pour la revalorisation de leur statut. Mais plusieurs mois après les promesses du ministre de la Santé, le syndicat ne tient plus en place. « Nous voulons du concret », s'exclame son président, le Dr Yousfi, lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège du syndicat. Après moult grèves et réunions, il avait été convenu de travailler conjointement (ministère-syndicat) pour la satisfaction de leurs revendications. Un accord conclu le 3 mars dernier avait permis de tracer les contours de trois grands chantiers. Dans un premier chapitre, il s'agissait de mettre en place un plan de carrière du spécialiste par un système de concours, assujetti à l'intégration immédiate des spécialistes de santé publique cumulant dix années de carrière. « Le projet de décret concernant le statut particulier du spécialiste est finalisé, mais rien de concret n'est apparu », soulève le Dr Yousfi. Le second chapitre fait référence au régime indemnitaire du praticien. Dans le détail, il s'agissait de corriger les indemnités de responsabilité, de qualification, de garde, d'intéressement et de contagion et d'octroyer une prime de recherche. « Ici aussi, les projets de décret sont bouclés, mais n'ont jamais atterri à la Fonction publique », argumente le président du syndicat. Le dernier chapitre relève du ministère de la Santé, comme la régularisation des postes supérieurs. « Tous ces points qui relèvent des prérogatives du ministère sont encore en chantier », souligne le syndicaliste. Et de commenter : « Comment voulez-vous régler les problèmes relatifs à la santé lorsque durant les commissions on déplorait l'absence de bon nombre de directeurs centraux ? Pis, le secrétaire général censé présider les séances de travail en lieu et place du ministre n'est venu qu'une seule fois. » Mais en plus de déplorer l'absence de collaborateurs du ministre, le syndicat ne retient que l'irresponsabilité des directeurs centraux censés assister aux commissions. Considérant cela comme du mépris à leur égard, le Dr Yousfi s'interroge : « Pourquoi les projets de réforme n'aboutissent-ils pas ? Pourquoi veut-on ralentir ce dossier ? » Le SNPSSP ne compte pas recourir au débrayage et aucun sit-in n'est prévu. Pour l'instant. « Nous voulons juste alerter l'opinion publique de ce qui se trame en coulisse », justifie le Dr Yousfi. Ou plutôt de ce qui ne se trame pas.