Le strict respect de la loi actuelle en matière de sécurité routière aurait suffi à réduire notablement les accidents meurtriers sur nos routes et autoroutes. Le législateur algérien a introduit les obligations auxquelles doit se conformer le conducteur, comme le port de la ceinture, ainsi que les sanctions pour les différents types d'infractions. L'hécatombe observée ces dernières années sur nos routes est la conséquence, pour une grande part, de l'incivisme de certains citoyens. Mais il demeure que cette situation catastrophique sur le plan humain est de la responsabilité de l'Etat. En effet, il incombe à l'Etat et à ses institutions de veiller au respect de la loi, et ce, dans tous les domaines. A fortiori quand il s'agit de protéger des vies humaines. La déficience des instruments de contrôle et de répression des infractions au code de la route, le laxisme et la fuite en avant des pouvoirs publics ont généré des « fous du volant », responsables de la mort de plusieurs milliers de citoyens. Ces personnes dangereuses se seraient transformées en conducteurs exemplaires si l'Etat avait marqué une présence dissuasive et montré sa détermination à appliquer la loi dans toute sa rigueur. A l'exemple des Etats occidentaux, comme la France, où le réaménagement du code de la route ne s'est pas arrêté à l'introduction du permis à points. Aujourd'hui, le gouvernement Ouyahia veut introduire des mesures plus coercitives dans la législation actuelle. Le débat sur ce projet à l'Assemblée nationale devrait être centré sur les moyens financiers et humains que compte dégager le gouvernement pour la mise en œuvre de ces nouvelles dispositions. Pourvu que la « tuerie » cesse sur nos routes.