Les déclarations du FMI sont d'une extrême gravité », a déclaré, hier à Alger, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune. Qualifiant les propos du chef de la délégation, Erik de Vrijer, de racistes, Mme Hanoune s'est interrogée, le même jour, lors d'une conférence de presse, sur qui a invité la délégation du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné depuis le 1er octobre en Algérie. « Que va-t-elle (la délégation du FMI, ndlr) faire en Algérie ? Qui les a invités ? Pourquoi maintenant, à la veille des discussions sur la loi de finances à l'Assemblée ? », s'interroge-t-elle. La première responsable du PT dit partager la réaction de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) qui a estimé que seule la tripartite est habilitée à trancher la question des salaires. Mme Hanoune n'a pas manqué de s'interroger sur le silence et du chef du gouvernement et de celui du chef de l'Etat. « La réaction du ministre du Travail et de la Sécurité sociale n'est pas suffisante », estime-t-elle. Le chef de la délégation du FMI, rappelle-t-on, avait mis en garde, dans une conférence de presse tenue dimanche dernier à Alger, contre toute augmentation des salaires. Pour la première responsable du PT, « il est scandaleux et inacceptable qu'on applaudisse de tels propos ». Mme Hanoune s'étonne, par ailleurs, de la déclaration du chef du gouvernement qui avoue la perte de 50 000 postes d'emploi ainsi que d'importantes recettes en conséquence de l'application de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE). « Il connaît les conséquences, pourquoi il ne corrige pas sa politique alors ? », s'interroge-t-elle. Pour la première responsable du PT, en réalité, il ne s'agit que d'une première répercussion, les dégâts dans les prochaines années vont atteindre les 500 000 emplois et 147 milliards de dinars, selon Mme Hanoune. Car, selon elle, avec la suppression des barrières tarifaires, ce sont 18 milliards de dinars qui vont disparaître chaque mois du Trésor public. Elle réfute la thèse selon laquelle la politique de privatisation, qui est à son sens une œuvre de démembrement engagée par le gouvernement, est irréversible. « Ce n'est pas vrai, ce n'est pas irréversible, cette politique de la terre brûlée doit cesser », a-t-elle dit. A ses yeux, « si le gouvernement applique la loi sur les hydrocarbures, c'est une trahison pour nos idéaux de Novembre ». Mme Hanoune demande, une nouvelle fois, d'engager un débat entre Algériens sur la question de la privatisation. Elle s'en est prise au ministre de la Justice, garde des Sceaux qui est allé, selon ses dires, à « la mafia russe pour lui dire : venez investir chez nous ». La porte-parole du PT se dit, par ailleurs, horrifiée par « la barbarie » dont sont victimes des centaines d'Africains à Ceuta et Melilla. Elle déclare que c'est l'UE, dont le gouvernement espagnol applique avec zèle les directives, qui est seule responsable de cette horreur. Elle estime qu'il y a manque de « courage et d'intelligence » dans cette affaire. « Ce n'est ni l'Algérie ni le Maroc qui sont responsables, mais plutôt le FMI, l'UE et la BM qui ont liquidé beaucoup de pays africains », a-t-elle conclu.