Les dispositions de la loi de finances complémentaire sont courageuses mais insuffisantes, a estimé Mme Hanoune. «Le pays est entré dans une phase de rupture avec les différentes politiques de développement antérieures», a estimé, hier, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT). C'est donc sous l'angle de la «rupture» que Mme Hanoune a présenté le rapport politique établi sur la situation nationale et internationale. Lequel rapport a inauguré les travaux du conseil national qui se tenait au Centre international de la jeunesse à Sidi Fredj, Alger. Lors de la clôture des travaux, prévue aujourd'hui, Mme Hanoune animera une conférence de presse. La rupture? Mme Hanoune la situe au niveaux des mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire en vigueur. Selon la première responsable du PT, «une partie des dispositions de cette loi marque une nouvelle orientation de la politique économique de développement». Une orientation qui, selon Mme Hanoune «traduit une volonté politique de consolider la souveraineté nationale.» Sur ce plan, l'intervenante n'a pas manqué de saluer les dernières prises de position d'El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce. Lors d'une rencontre avec des opérateurs turcs, mercredi au Sheraton, M.Djaâboub avait déclaré: «Maintenant que les nouvelles règles sont fixées (LFC), les opérateurs économiques, étrangers n'ont qu'à se conformer aux lois souveraines de la République algérienne.» Fidèle à sa ligne nationaliste, Mme Hanoune n'a pas manqué de fustiger «les politiques de réformes économiques appliquées durant les années 1990». Conséquence: des dizaines de jeunes, nombre de diplômés, se trouvent contraints de recourir à l'émigration illégale, souligne-t-elle. Pour revenir aux dispositions de la LFC, Mme Hanoune les a qualifiées de «courageuses mais pas suffisantes.» A titre d'exemple, de la positivité de la LFC, elle a cité les domaines de l'habitat et des ressources en eau. Dernièrement, ces deux secteurs ont connu une nouveauté: des avis d'appel d'offres, réservés aux sociétés nationales ont été lancés pour la réalisation de projets importants. Voilà qui, de l'avis de Mme Hanoune, «conforte le Parti des travailleurs dans ses convictions et positions politiques qui s'inscrivent dans le cadre de la consolidation de la souveraineté nationale.» Le satisfecit de Mme Hanoune est nuancé par «les dernières émeutes du logement.» De son avis donc, ces incidents mettent en exergue une problématique: l'insuffisance criante de l'offre en matière de logements locatifs à caractère social. Par ailleurs, Mme Hanoune a déploré les propos de M.Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale. «Par quel coup de baguette magique, M.Ould Abbès a découvert que la pauvreté a diminué de 4%?», s'est-elle demandé. Elle en veut pour preuve que «les trois millions d'enfants nécessiteux déclarés par le ministre de l'Education (M.Benbouzid) et le nombre de plus d'un million de couffins de Ramadhan distribués cette année par le département de la solidarité» attestent largement, selon Mme Hanoune, de la réalité de la pauvreté en Algérie. La porte-parole du PT a estimé en outre, que «la relance de l'agriculture nécessite une enveloppe de 10 milliards de dollars». Face à cette situation «le Parti des travailleurs compte lancer une plate-forme politique. Cette plate-forme sera appuyée par une pétition regroupant trois millions de signatures», a, d'autre part, fait savoir Mme Hanoune. Cette initiative s'inscrit dans la continuité des propositions formulées, auparavant, par le PT. Aussi, la plate-forme politique, évoquée par Mme Hanoune, reprendra les grands axes de la correspondance adressée au chef de l'Etat, à la veille de la dernière présidentielle. En outre, Mme Hanoune a rappelé que «les spécialistes estiment que 40.000 DA est la mensualité minimum pour permettre à une famille algérienne de vivre dignement.»