“Les élections partielles en Kabylie sont imposées de l'étranger”, a affirmé hier la première responsable du Parti des travailleurs lors d'une conférence de presse qu'elle a animée au Centre international de presse. Louisa Hanoune, dont la formation politique prend part au rendez-vous électoral de demain, fait l'impasse allègrement sur la manière dont ce scrutin se déroulera et dont les forces démocratiques dénoncent déjà “les indices d'une fraude annoncée”. L'essentiel, pour elle, est que ce scrutin se passe en paix. “Il n'y a pas de commission de contrôle des élections, les conditions ne sont pas réunies pour que cette élection soit propre et honnête, il n'y a même pas une couverture médiatique officielle, car les médias publics ont reçu des directives d'occulter l'événement”, admet, par ailleurs, Louisa Hanoune qui en veut surtout à la presse privée qui, selon elle, n'a pas couvert sa campagne électorale. Si la responsable du PT en reste là à propos des élections partielles en Kabylie, elle s'étalera, cependant, sur la venue du directeur général du FMI en Algérie qui, selon elle, a convoqué les autorités algériennes qui jouent bien le jeu. “C'est de la barbarie que notre pays possède 55 milliards de dollars des réserves de change, et 1 700 milliards de dinars du fonds de régulation et la population continue à souffrir de malvie et de pauvreté”, soulignera Louisa Hanoune qui évoque les émeutes d'Adakar, d'Arzew, de Laghouat et d'El-oued. Contestant les chiffres officiels du taux de chômage, la porte-parole du Parti des travailleurs n'hésite pas à affirmer que les statistiques avancées par le gouvernement et approuvées par le FMI sont fausses. “Les vraies portent le taux de chômage à 30%”, dira Mme Hanoune qui annoncera que “depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie a perdu 30 milliards de dinars et 5 000 postes d'emploi dans les secteurs de production notamment celui des textiles”. C'est la mort du pays qui est programmée, avertira la responsable du PT qui affirmera qu' “il y a des ministres dans le gouvernement pour lesquels le sort de l'Algérie importe peu”. Certains, selon elle, “travaillent pour le FMI et la Banque mondiale, d'autres pour la France, ils pensent surtout à sauver leur peau”. Louisa Hanoune, qui épargnera, dans son chapelet de critiques le chef de l'Etat, affirmera qu'il y a “une crise au sommet. Elle est dangereuse”, déclarera-t-elle avant de regretter le fait qu'il n'y ait pas eu de mesures de détente politique et sociale depuis le référendum du 29 septembre dernier. Karim Daoudi