Les employés refusent de brader l'unité à 45 milliards de centimes au profit de Sid El Kebir alors qu'il y a eu des offres beaucoup plus intéressantes d'investisseurs étrangers et nationaux. L'assemblée générale des travailleurs de l'entreprise des eaux minérales, source de Saida (EMSS), a eu lieu ce mardi, au sein de l'unité où plus de120 employés y ont assisté pour contester le bradage de l'usine. Un huissier de justice était sur les lieux pour constater de visu et établir un PV de réunion. Les représentants des travailleurs de l'unité et les membres de l'union de wilaya UGTA qui présidaient l'assemblée ont réussi à calmer quelques esprits surchauffés pour finalement adopter une plate forme de revendications. Tout d'abord, les travailleurs estiment qu'ils ont été lésés, car ils n'ont pas été consultés pour la vente de l'unité. « C'est comme si nous faisions partie du mobilier de l'usine », dira un travailleur. Il y a entrave à la réglementation, notamment à l'article 14 chapitre 3 qui stipule : « les opérations de privatisation doivent être réalisées conformément aux règles de droit commun et dans le respect de la transparence et de la publicité » Le second point cité est le refus de brader l'unité à 45 milliards de centimes au profit de Sid El Kebir alors qu'il y a eu des offres beaucoup plus intéressantes d'investisseurs étrangers et nationaux. Ainsi, un investisseur national a soumissionné pour un montant de 87 milliards de centimes se répartissant comme suit : 225 millions de dinars pour Saida 1 et 650 millions de dinars pour Saida 2. Le troisième point est l'hypothèque de l'usine avec un prêt de 57 milliards de centimes alors que Saida n'a eu droit qu'à 6,5 milliards de centimes pour l'achat d'une souffleuse. Le reste du prêt a servi à l'équipement d'autres unités relevant du GBA (groupe boissons d'Algérie). Enfin, le dernier point soulevé est l'engagement du futur acquéreur pour le maintien de la totalité du personnel technique et administratif de l'usine. Les autrichiens intéressés L'huissier de justice s'est adressé à l'assistance pour voir s'il y a des contestataires ou des mécontents. À l'unanimité, tout le monde a approuvé la plate forme de revendications. D'un autre côté, il y a lieu de signaler que l'entreprise autrichienne ETM Industrieanlagen GMBH, dans une correspondance datée du 06/10/05, rappelle qu'elle était et est toujours intéressée par la cession de l'unité de Saïda. ETM s'engage à garder le nombre de postes d'emploi, mieux encore, elle s'engage aussi à créer de nouveaux emplois et d'importants investissements. Il est à rappeler que les deux représentants du Groupe Boissons d'Algérie, qui étaient venus dernièrement informer les travailleurs de la vente de l'unité et des décisions prises par le CPE, ont échoué dans leur mission et n'ont pu convaincre les employés qui s'estiment leurrés. Beaucoup pensent au 10% du coût de l'unité qui, selon eux, reviennent de droit aux travailleurs. Quoiqu'il en soit, les travailleurs répètent : « nous ne sommes pas contre la privatisation, mais contre le bradage de l'unité qui est une partie de nous-mêmes. »