Après une semaine de jeûne, la pénurie du lait en sachet persiste et s'accentue même. Les chaînes continuent à se former de bonne heure autour des commerces d'alimentation pour arracher un sachet de lait introuvable. Mais un citoyen s'est rapproché de notre quotidien pour nous informer qu'une spéculation sur le lait se produit tous les jours au niveau de l'antenne de vente de l'entreprise Orolait située à proximité du marché couvert du centre ville. Mardi dernier, vers 16h45 et après l'horaire de fermeture de cet établissement, nous avons été effectivement témoin d'une scène hallucinante de spéculation. La grande porte de l'antenne s'ouvre de l'intérieur et des sacs lourds contenant des quantités de lait en sachet sont remis à des jeunes par celui qui semble être le responsable du magasin. «Oui, les gens sont indisciplinés, nous livrons entre 3000 et 6000 litres/jour aux consommateurs», martèlera-t-il, déconcerté et soupçonneux à notre question posée sur les interminables queues tous les jours. Ainsi, la scène vécue signalée par notre informateur n'a pas besoin d'être démentie ni commentée tant la complicité entre l'employé de l'entreprise Orolait et les jeunes revendeurs informels est manifeste. «Combien de litres de lait sont-ils détournés par jour pour être commercialisés au marché noir au prix de 40 à 50 DA le sachet ? Existe-t-il enfin une surveillance, un contrôle, une tutelle qui s'exercent sur cette entreprise publique économique ?», s'interroge un consommateur. «Apparemment non, dit-il, car ses employés s'autorisent, en toute impunité, à livrer des quantités appréciables de lait à des spéculateurs, favorisant, ainsi, l'installation des pénuries artificielles». Notons que la quantité de lait produite par l'unité d'Igli est de 80.000 litres/jour, dont 44.000 litres sont destinés à la wilaya de Béchar, selon la direction du Commerce.