Des journées d'étude sur l'avant-projet de loi nucléaire auront lieu demain et mardi prochain à Alger. Ces journées, qui seront ouvertes par le ministre de l'Energie et des Mines, traiteront plusieurs thèmes relatifs au nucléaire présentés par des experts et analystes algériens et internationaux. Parmi les intitulés, on cite notamment « Eléments de base du droit nucléaire - loi nucléaire et processus législatif » et « Le cadre juridique international sur les garanties et la non-prolifération : conditions pour la législation nationale ». Les experts auront à aborder également durant ces journées, auxquelles participent également le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, et la juriste principale et chef de la section de la non-prolifération et des organes directeurs au sein de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mme Laura Rockwood, les thèmes : le cadre juridique international sur la sûreté nucléaire et la radioprotection et le cadre juridique international sur la sécurité nucléaire. Intervenant à l'ouverture d'une journée d'information sur la valorisation de l'uranium en Algérie, le 1er octobre dernier à Alger, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait annoncé que l'Algérie va se doter d'une loi sur l'énergie nucléaire destinée à compléter le dispositif législatif et réglementaire existant en matière d'énergies nouvelles et renouvelables. Soulignant que l'Algérie produit la totalité de son énergie électrique à partir de ses hydrocarbures liquides ou gazeux, ce qui est, selon lui, « contraignant à long terme », car s'agissant de ressources énergétiques non renouvelables, le ministre avait cité l'uranium et l'énergie nucléaire comme « une option technologique qu'il ne faudrait ni idolâtrer ni diaboliser ». « Nous pensons que les ressources en uranium de notre pays ne peuvent être valorisées dans la perspective d'un développement durable que sous la forme d'un développement intégré de la filière nucléaire dans le dessalement de l'eau de mer, avait-il estimé. D'autres utilisations dans le domaine de l'industrie, l'agriculture, la médecine et l'électronucléaire », avait-il ajouté. Le ministre avait également estimé que l'Algérie dispose de ressources raisonnables en uranium et les perspectives d'en découvrir d'autres ne sont pas négligeables. Actuellement, 16% de la production mondiale d'électricité, soit 2618 kWh, sont fournis par les centrales électronucléaires qui sont au nombre de 439, selon le ministre. Certains pays produisent jusqu'à 70% de leur électricité à partir de centrales nucléaires tandis que d'autres ambitionnent d'en faire autant, avait relevé le ministre. Lors d'un colloque organisé au mois de juin dernier par l'AIEA à Vienne, plusieurs experts avaient conclu que la menace du réchauffement climatique fait que le monde aura besoin davantage d'énergie nucléaire et de minerai d'uranium.