Les relations qu'entretient notre pays avec cette agence sont qualifiées «d'excellentes». Une inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique se rendra avant la fin de l'année en cours, probablement au mois de novembre en Algérie, c'est ce que nous avons appris hier, auprès de Mme Feroukhi Taous, expert au sein de l'Aiea. Cette visite s'inscrit, note-t-elle, dans «le cadre de la coopération entre l'Algérie et cette institution internationale», et vient en conformité avec les engagements internationaux pris par notre pays dans ce domaine. Elle constituera aussi la dernière étape dans le cycle des visites effectuées en Algérie durant cette année. «II faut savoir que nous recevons fréquemment des experts de cette agence en Algérie. Notre pays n'a rien à cacher. Nos deux réacteurs nucléaires sont utilisés dans le cadre de la recherche scientifique» a-t-il précisé. Les relations qu'entretient l'Algérie avec l'Aiea sont qualifiées «d'excellentes». «Rien à reprocher» à notre pays, de l'avis même de Mme Laura Rockwood, juriste principale, chef de la section de la non-prolifération des organes directeurs. Cette dernière a insisté dans son intervention, hier durant la journée d'étude sur l'avant-projet de loi nucléaire qui se tient à El Aurassi, sur « la volonté de l'Algérie de développer l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire». Une notion largement abordée par le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Ce dernier a rappelé les différentes démarches entreprises dans ce domaine depuis les années 80. Lesquelles ont mené à l'installation en 1989, du réacteur de recherche Noor (1 MW thermique) à Draria, et en 92, du réacteur Es-Salam (15MW thermiques) à Birine, dans la wilaya de Djelfa. La conjoncture difficile des années 90, aggravée par la crise qu'a traversée notre pays au cours de la décennie, reconnaît-il, «a considérablement ralenti la réalisation des objectifs assignés». La création du Commissariat à l'énergie atomique en 1996 a «constitué un cadre en mesure de répondre aux préoccupations nationales dans ce domaine». Ses activités, rassure-t-il, sont «en totale conformité avec nos engagements internationaux fixés notamment par le Traité de non-prolifération des armes nucléaires» auquel notre pays a adhéré au cours de la même période. L'utilisation pacifique de la technologie et des techniques nucléaires au service des secteurs socio-économiques de notre pays constituera, donc, «un objectif fondamental». L'élaboration d'une loi nucléaire algérienne s'inscrit aussi dans le cadre du processus de réforme législative entrepris depuis bientôt cinq ans, qui va «compléter l'édifice législatif national et lui donner plus de cohérence». Il faut combien de temps pour l'élaboration de cette loi? «Ça dépendra du consensus que va générer l'élaboration de ce texte au sein de toutes les parties prenantes dans ce processus», précise Khelil. «Il y a des textes qui nécessitent six mois et d'autres qui ont demandé cinq ans.» L'Algérie aura-t-elle d'autres réacteurs nucléaires dans le futur? Le ministre reste perplexe: «Cette technologie exige d'énormes potentialités matérielles et humaines. Rien n'est à écarter.» Par ailleurs, selon les experts, le premier pas que l'Algérie doit faire est la valorisation et la rentabilisation des potentialités tant humaines que matérielles, capitalisées par notre pays à ce jour. Pour ce faire, il est impératif, selon le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, «de renforcer la qualification des ressources humaines en encourageant des actions en faveur de la formation et de la recherche». Mme Jankowitsch-Prevor, consultante au sein de l'Aiea, a exposé les bases d'une loi nucléaire. Laquelle doit inéluctablement respecter un certain nombre de principes, citant, entre autres, les notions de «responsabilité, la transparence, le respect des engagements internationaux, et la coopération internationale». Enfin, la question de l'énergie est durablement installée au coeur des enjeux économiques et géopolitiques. Le recours aux énergies fossiles va se renforcer dans l'avenir en occupant une large part de la demande énergétique mondiale. Mais la communauté internationale est appelée à diversifier sa filière énergétique à l'avantage du nucléaire, concluent les experts.